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Mars 2024

Des températures et une nébulosité au-dessus des normes, assez de précipitations pour maintenir la couche dès 2200m, des courbes plates dans la continuité de janvier et février. La vedette de ce mois de mars est le foehn, avec trois épisodes aux scénarios assez habituels bien que poussifs et une « triplette » plus intéressante en fin de période. J’aime ce vent doux depuis mon enfance sierroise, il soufflait souvent en automne, dépouillant les arbres de leurs feuilles mourantes. Je jouais au rapace en étendant les bras dans les rafales, ou inventais le rollersurf tracté par des parapluies dans la cour d’école. Il faisait craquer la charpente de notre maison, ou chanter les fils électriques naguère aériens. Habituel dans la plaine du Rhône, il s’engouffre rarement dans la zone habitée du val d’Anniviers. J’ai brièvement expliqué son mécanisme dans l’article précédent; parfois autant soudain que violent, il peut surprendre montagnards, parapentistes et organisateurs de manifestations.

Mur et trou de foehn depuis Zinal le 3 mars 2024 à 11h.

Poussif ? 97.6 km/h le 3 mars, 97.9 km/h le 10 et 87.1 km/h le 27, suivis chaque fois d’une vingtaine de cm de neige fraîche. Un bon épisode foehnique, c’est 120 km/h et 40cm après le vent. Je désespérais de voir une valeur bousculer les records saisonniers déjà pas très excitants, -18 de froid et 115 de vent, c’est… poussif, à l’image de cette hiver depuis fin janvier. Notons un épisode à 98.6 km/h NO donc non-foehnique le 23, et examinons le venteux week-end Pascal, quand les cloches purent rentrer de Rome vent dans le dos. Trois épisodes à plus de 100 km/h bien distincts se sont succédés, le plus fort plaça le record saisonnier à 132.1 km/h 146° le 30 à 12h30, le dernier à 111.6 km/h anima le lundi de Pâques 1er avril. Le tout sans précipitation mesurable en mars, pour quand même gâcher le week-end prolongé un peu de neige eut été bienvenu. Les transports à câbles et le vent, ça fait deux.

Niveau neige et avalanches, la couche s’est maintenue mais a rapidement fondu sur les faces exposées. A Zinal 1700m, le faible ensoleillement a quelque peu sauvegardé le manteau sans faire de miracle, il restait 20cm le 30, retour en station, pistes de ski de fond et patinoire n’ont pas survécu à l’équinoxe. Chaque apport de neige suivant les épisodes venteux nécessita son minage pour sécuriser les routes et les pistes directement sous les arêtes, l’essentiel du manteau restait stable. Je fus surpris le 18 mars par la rupture spontanée d’un grosse plaque de fond sur une exposition SE à 2500m dans les Gardes, de la neige mouillée s’abattit dans les plats et je me demandais si le pack n’avait pas fini par transformer. Le minage hélico du lendemain n’offrit que quelques résultats sous les arêtes. Nous n’oublierons pas en avril de nous méfier des pentes restées stables tout l’hiver.

Une belle période touristique, le relatif manque de soleil fut compensé par les températures agréables. Même les adeptes de poudre ont trouvé leur bonheur, mais à coup de 20cm biens soufflés et uniquement pour les premiers servis, le soleil de mars transforme vite la neige. Une fois de plus la situation est meilleure chez nous que dans les stations plus basses ou mieux exposées au soleil. Les sportifs ne s’y trompent pas, la région cartonne pour le meilleur et pour le pire. Si certains tirent sans état d’âme leur épingle du jeu, la plupart des espèces indigènes se font écraser par le tourisme de masse. Chamois, tétras, gentianes, Epiney, Zufferey et autres Savioz voient leur pays changer de maîtres. La croissance a ses héros, Manu von Wilkelried n’en fait pas partie.

Les tempêtes frappent la montagne et ses crêtes, les vents s’engouffrent rarement dans la vallée. Je ne parle pas du terrible janvier 2018 où on mesura plus de 150 km/h à la Corne et 80 km/h en vallée, l’épisode est plus qu’exceptionnel. Aucune valeur n’a atteint les 60 km/h à Zinal même lors de l’impressionnant week-end de Pâques, mais c’est déjà beaucoup pour un pays habituellement protégé des grands vents. Si on ne constate pas de dégâts remarquables, les vieilles toitures ont souffert, les paysans passeront beaucoup de temps à nettoyer les prés des branches tombées des mélèzes. Le foehn et la douceur qui l’accompagne s’insinue dans le manteau neigeux et accélère la fonte, les fribourgeois l’appellent le « mange-neige ». Un des premiers à décrire la vallée en 1855 écrivait : »Si donc en Anniviers les granges frêles et chétives ne sont pas culbutées, c’est par la raison toute simple qu’il n’y a pas de vent violent. » A voir ce qu’on en dira en 2030.

Je ne travaille plus sur les pistes, cette seizième saison d’observation sera certainement la dernière. Décrire l’enneigement sans ressentir au quotidien la situation ne vaut pas le travail que demande ce blog, la précision et la régularité des mesures s’en ressentent. Je fais de mon mieux vu la situation. En comparant ce mois de mars aux neuf précédents je constate qu’il fut trop chaud, mal ensoleillé, avec un enneigement dans la moyenne. Le graphique suivant est interactif.

Avec 12 jours en degré 2 et 19 en degré 3, le danger d’avalanches n’a pas ou peu posé de problèmes en mars. Heureusement vu le comportement de notre aimable clientèle, j’ai même observé une cordée qui s’entrainait sur un cône d’avalanche à la Lée, alors que des coulées descendaient régulièrement, et de nombreuses équipes se rendre au glacier ou en cabanes alors que tout dégringolait. Ils ne sont pas courageux, je ne suis pas peureux, ils sont inconscients, moi trop. J’ai tiré « La valse des mélèzes » sur YouTube des vents de Pâques, le rapport climatologique de MétéoSuisse mars 2024 annonce un mois très doux, no comment. Je partage une « matinale de la RTS » qui ne donnera pas plus à réfléchir que les autres je suppose, mais il semble qu’un Rubicon climatique soit franchi, on ne fera pas les surpris. L’album public hiver 2024 souffre aussi de mon absence du terrain, mais les mesures résumées sur le tableau ci-dessous sont fiables grâce aux anciens collègues qui me transmettent leurs observations. Merci à eux, bonne fin de saison à tous !

Lien vers la feuille de calcul mars 2024

Vents du 2 au 10 mars 2024

Le week-end des 2 et 3 mars 2024 on annonçait un épisode foehnique potentiellement intéressant. Il resta très moyen, sans apport de neige. Le week-end suivant, les 9 et 10, une situation ressemblante amena des vents similaires, 98 km/h pour les deux plus belles rafales à la Corne de Sorebois 2900m.

La vidéo m’a permis de tester une nouvelle fonctionnalité du logiciel de montage; plus besoin de se filmer devant un fond vert ou uni pour ensuite s’incruster dans l’image. La fameuse « IA » a effacé mon entourage, on voit des bugs mais le résultat me suffit. Et j’ai utilisé les médias récoltés pendant la période, totalement inutiles au fond d’un disque dur, content !

Février 2024

Le revirement de ma vie met en péril la continuité des mesures à Sorebois transcrites sur ce blog. Je finirai toutefois cette saison dignement en profitant du temps à disposition pour publier régulièrement. Je pensais mettre à jour toutes les petites affaires que je trainais derrière moi; c’est une notion terrible le temps, certains veulent le tuer, d’autres le retenir. Il est relatif, avec le plaisir de vivre comme référentiel. Donc maître de mon agenda, je profitais des journées ensoleillées pour vivre mon premier hiver ailleurs, pas trop loin quand même. Le dimanche 4, fuyant le tourisme de masse et profitant dune journée magnifique et douce, je visitais les Moyes où 40cm garnissaient le plat à 1930m. Les dernières précipitations dataient du 20 janvier, depuis la couche à 2500m s’est tassée de 140 à 120cm et celle en station de 48 à 32cm. Ces valeurs n’allaient que peu évoluer, le manteau s’est intégralement mouillé à Zinal, il a disparu des faces ensoleillées jusqu’à 2400m, mais les valeurs au plat n’ont que peu baissé. Ainsi de retour aux Moyes le 20 il restait 37cm, le soleil demeure rasant en février. Le mois s’est déroulé en deux phases, un printemps précoce jusqu’au 21 suivi d’une providentielle perturbation le 22 qui redonna un air hivernal au paysage et ramena temporairement des températures de saison.

Le mayen des Moyes 1930 m le 4 février à midi.
Températures à la Corne de Sorebois 2900m en février 2024.

Il n’y a aucun suspens, MétéoSuisse annonce dans son blog dès le 28 le février le plus chaud depuis le début des mesures; conjugué aux températures au-dessus des moyennes de décembre et janvier, nous pouvons fêter l’hiver le plus chaud. J’ai mesuré, ou plutôt les stations automatiques, 4.1° à la Corne le 16 à 11h. Au village ma station indiquait 10.8° le 15 à 14h30, plus haute valeur du mois avec un rappel à 9.5° le 29 toujours à 14h30. La rapide mais bienvenue perturbation des 22-23 laissa 19cm en station et 27cm à 2500m, il plut jusqu’à 1600m lors de l’épisode. Le ciel se découvrit lentement samedi 24 pour offrir le lendemain un dimanche radieux et poudreux. Comme la station était très fréquentée je profitais de la neige au village, l’hiver est tellement beau quand il se fait désirer.

La neige s’est bien conservée jusqu’en fin de mois, les paysages sont restés hivernaux et le tourisme n’a aucunement souffert des records annoncés par MétéoSuisse. Neige en suffisance grâce aux précipitations abondantes du début d’hiver, une clientèle insouciante et dépensière pour profiter de la nouvelle douceur de vivre en montagne. Toujours très peu d’accidents d’avalanches dans les Alpes malgré la sur-fréquentation. C’est une année bissextile avec un mercredi 29 février, cette journée s’annonçait radieuse avant un changement marqué, je la consacrais au ski et à la neige en creusant deux profils publiés dans les articles précédents. Et de prendre trois photos d’ensemble qui résument mieux la situation que bien des mots dont une photo 360° prise en amont du Chiesso à midi à consulter sur Google Photos. Les images ci-dessous sont prises le 29 février 2024 vers 10h30.

Je trouvais le graphique de janvier raplapla, que dire de celui de février ? Un mois trop chaud, assez ensoleillé mais peu de journées radieuses, heureusement pour la neige. La cumul minable de 46cm a maintenu la couche qui a peu varié, la moyenne est de 123cm mais nous finissons avec un 130 bien tassé. Retrouvez la feuille des données de février 2024 au bout du lien, je ne m’amuserai pas à comparer avec les années précédentes, février fut chaud, beaucoup trop chaud, une triste litanie. Les reptations continuent d’animer l’hiver, le coup de blanc du 23 a caché ces pièges qui touchent assez peu le domaine skiable de Zinal, je suis attentivement l’évolution des gueules de baleines côté Moiry. La couche a curieusement évolué sous 2600m, le manteau n’est pas froid et se mouillera vite aux premières journées printanières. Dès 2900m on trouve régulièrement deux mètres de neige également bien tassée, l’ensemble du manteau paraît très stable, la faiblesse est au contact de la couche du 23 février. C’est là que se déclencheront les coulées que provoqueront les précipitations annoncées les premiers jours de mars, la grosse masse bien collée attendra le printemps. Espérons une quarantaine de cm sans trop de vent, pour que la montagne reste accueillante jusqu’aux journées trop chaudes. Attention à la neige amenée par les vents du sud après l’épisode annoncé pour le 3 mars, les accumulations sont inhabituelles, la stratégie de minage change.

Lien vers la feuille de calcul

Profil NE le 29 février 2024

Pour ce profil je suis monté seul dans le domaine Freeride, j’ai choisi un endroit représentatif et sans danger, c’est vite fait de se prendre le talus. Une petite pente sous des rochers qui la protègent des coulées et du passage des freeriders, mais qui se déclenche fréquemment par propagation des pentes adjacentes plus raides, mais pas encore cet hiver. J’ai trouvé 180cm de neige tassée et compacte surmontée des 30cm tombés le 23 février. La surface avait été lissée par les vents, pas de givre comme on en rencontrait dans des zones adjacentes abritées, mais des particules détruites par les vents.

Le pack est stable et compact, j’ai renoncé au bloc glissant long à exécuter dans une couche aussi profonde, et d’évidence inutile rien n’aurait bougé même en sautant tout mon saoûl. Un ECT confirma la faiblesse à 180cm, sur la même surface qu’au profil au plat réalisé un peu plus tôt à Sorebois. J’ai oublié de l’inscrire en entrant les données, c’est là que se situe la principale, si ce n’est la seule faiblesse d’un manteau resté très stable toute la saison.

Même en creusant deux mètres à cette altitude je n’ai pas trouvé de beaux cristaux, le givre de profondeur semblait cassé, parfois soudé à de grandes faces planes. Quelques couches plus dures témoignent d’épisodes pluvieux ou extrêmement doux. La photo des grains ci-dessous provient de la couche au sol. Il n’a pas été tout simple de distinguer les strates en faces planes assez similaires, les différences de densité confirment les séparations.

Profil au plat 29 février 2024

Une belle journée comme il en arrive tous les quatre ans, un 29 février ensoleillé pour clore un mois à la météo terriblement calme. Comme début mars s’annonce plus guerrier, j’ai effectué deux profils pour visualiser la situation dont ce premier sur ma zone de mesures à Sorebois. Nous avons ici l’évolution des 469cm de neige tombée depuis le 1er novembre de cet hiver déjà annoncé comme le plus chaud depuis le début des mesures. Il y a eu plus d’un mois entre la trentaine de cm tombés le 23 février et les précipitations précédentes. La neige a vieilli, chauffé, regelé, il a été difficile parfois même pénible de classer les grains, ils ont d’évidence subi des transformations inhabituelles. Anguleux légèrement arrondis? Fonte en re-métamorphose?

Un manteau compacte, j’imaginais une métamorphose plus forte au centre du pack. Les températures de l’air et les journées semi-couvertes ont modéré le gradient. Les températures internes sont d’ailleurs les plus hautes de tous les profils réalisés sur ce champ de mesure. La terre est chaude, mon thermomètre parfaitement étalonné à la température de la neige fondante au sol. L’ECT a révélé une grosse faiblesse sous la dernière neige, une surface au givre brisé mécaniquement par le vent et le poids de la nouvelle couche. La seule strate dangereuse d’un manteau majoritairement compact et bien collé.

Quo vadis, Sorebois ?

Je suis l’objet de bien des conversations me dit-on, mais n’entends pas grand chose dans mon mayen au fond des bois. Comme ce blog est fortement impacté par le virage que prend mon existence, je pense devoir quelques explications, et quelques vérités. J’ai effectué ma première saison d’hiver complète pour les Remontées Mécaniques de Zinal en 1990-1991. Après quatre saisons j’ai tenté un apprentissage auprès d’un électricien, ce n’était pas pour moi. Je suis retourné en station pour officier comme moniteur auprès de l’ESS trois hivers durant. Apeuré par le départ du Club Méditerranée, j’ai repris un poste aux installations auprès des RMZ dès la saison 97-98. Je compte donc bien 30 saisons complètes auprès des Remontées Mécaniques. Après 12 hivers aux installations, j’ai obtenu mon premier brevet de patrouilleur en 2005, et un poste hivernal à plein temps au service des pistes l’hiver 2007-2008. Je prends depuis 2009 chaque matin les mesures météo du vallon de Zinal et les partage dans ce blog. Les sociétés de Grimentz et Zinal ont fusionné en 2014, on m’a alors nommé chef de la sécurité du secteur Zinal et envoyé en 2015 effectuer le cours C et le brevet fédéral de spécialiste. Le 4 décembre, avec l’autorisation de la direction, j’ai reçu deux journalistes pour un reportage sur les métiers de la montagne dans la revue du Club Alpin « Les Alpes ». Je m’excuse de leur avoir dit comment j’aimerais travailler, et non comme on travaille. L’article en .pdf au bout de ce lien.

Pour ceux qui ne croient pas au destin, le journal est sorti le jour même où j’informais la direction de mon incapacité à continuer de collaborer sans une mise à plat de mes responsabilités et l’élaboration d’un cahier des charges. Je n’en dormais plus la nuit, travaillais avec une barre sur les paupières au détriment de ma sécurité, de celles de mes collègues et des clients. Le 29 janvier, n’ayant pas même reçu un coup de téléphone, je démissionnais avec effet immédiat. Depuis je dors bien merci. Mes proches s’inquiètent pour les aspects légaux liés à la rupture unilatérale d’un contrat que je n’ai pas signé, ayant conditionné dès octobre mon paraphe à l’élaboration du fameux cahier; les sociétés anonymes ne pratiquent pas le suicide juridique. Un problème est survenu en 2016 et a perduré, demandes répétées, répétées, ironie, supplique, rupture. Je me suis toujours considéré comme un mercenaire attaché au pays, pas à l’entreprise.

Tout le travail de compilation des données et de rédaction de ce blog est réalisé durant mes loisirs. J’utilisais quelques heures de travail pour entretenir le champ de neige, noter chaque matin les chiffres météo, et effectuer trois à quatre profils par hiver. Mais ce sont bien ces données et mes analyses qui servaient à la gestion de la neige et du danger d’avalanche dans le vallon. J’ai perdu l’accès quotidien à la montagne et à la neige, le blog en souffrira inévitablement même si j’ai bien l’intention de poursuivre jusqu’en fin d’hiver. Je ne participerai plus aux minages, ne sentirai plus au quotidien la matière sous mes lattes, n’immortaliserai plus les instants météo particulier pour les classer en albums. C’est la régularité et l’ancienneté des mesures qui font leur valeur, tout est désormais compromis. Sans rapport, j’ai cessé début février mes publications matinales sur X. Twitter permettait un consultation publique, ma petite météo apparaissait sur six pages web, il faut désormais posséder un compte et être connecté, Elon ne répond pas plus que Bobol.

En mercenaire je choisis mes combats, je garde les deux pieds dans la sécurité comme chef opérationnel du secours régional. J’ai ajouté la course Sierre-Zinal à mes engagements et maintiendrai mon implication dans les manifestations sportives locales. Dans le même état d’esprit je reste à disposition des RM s’il leur prenait l’envie de moderniser leur structure. Il faut frapper selon le poète sans colère et sans haine, comme un boucher. J’ai rarement été aussi triste que le 29 janvier au soir, en prenant cette photo d’un horizon quotidien qui sera désormais rare. Mais il faut, plus que tout, être conséquent pour dormir l’âme en paix.

Janvier 2024

2024 commença par une superbe journée faiblement voilée, juste ce qu’il faut pour décorer, avec des températures de saison. Chaque fois que possible, je descends la piste de l’Aigle en fin de journée. En cette période, seul le majestueux Weisshorn reste éclairé dans le creux de Tracuit vers 17h. Pour bien commencer l’année, je vous propose cette image en grand format, et quelques secondes de silence.

Le Weisshorn depuis les hauts de Singlinaz le 1er janvier 2024 à 16h45.

Des vacances de fin d’année agréables et très fréquentées, l’économie locale se porte bien merci pour elle. Les 3 et 4, une vingtaine de cm emportés par des vents du nord-ouest soutenus, une rafale mesurée à 97.2 km/h NO 300° le 4 à 5h, forcèrent le minage des arêtes du haut du domaine. Au centre, la nouvelle neige effaça les vieilles traces et redonna une brève impression de poudreuse. Le danger passa quelques jours de 2 limité à 3 marqué, la météo annonçant quelques flocons nous restions sur nos gardes, pour finalement juste un peu de vent, rien de sérieux. Après une nouvelle période de beau temps le SLF baissa le danger à 1 faible, j’ai cru remarquer que l’institution aimait baisser sa jauge d’un cran avant un rebond. Ainsi le lendemain 15 janvier, pour 12cm à la planchette, le degré fut relevé à 3 marqué pendant une bonne semaine, le temps de laisser passer un nouvel épisode perturbé mais pas trop. Tout de même 73cm répartis sur cinq jours, sous un régime d’ouest soutenu, qui n’a toutefois jamais dépassé les 80 km/h. Nous avons effectué le minage principal le 18, répété le 19 sous les arêtes. Au soir de ce jour, l’hélico finalisait l’épisode avec quelques légers résultats résumés sur les séquences ci-dessous. Encore une fois des images de petite qualité sauvegardées ici pour la science.

Les dix derniers jours du mois, les températures se sont réchauffées à un point totalement inattendu en cette période à l’ensoleillement rare. Le 24 après une nuit couverte le manteau n’avait pas serré, les températures en journée ont atteint 4.9° à la Corne de Sorebois et 7° à Zinal dans l’après-midi. En-dessus de 2200m l’épaisseur de plus d’un mètre préserva la neige, plus bas l’effet conjugué de la température de l’air et du sol détrempa l’ensemble du manteau, on se serait cru en mars. Nous avons miné le couloir des Auberges, un épisode publié sur YouTube pour son côté préventif et pour la belle image de l’explosion.

Le clichés du mois sont peut-être à l’image de mon humeur, j’ai trouvé le ciel généralement terne, avec quelques rares journées parfaites. Les curiosités climatiques sont alarmantes à la longue, même celles qui prêtent à sourire comme ces souris courant sur les pistes. Le sol très chaud provoque de nombreux glissements avec de grosses ouvertures, les fameuses gueules de baleines. Zinal peu exposé au sud est épargné, mais de magnifiques fissures ornent le vallon de Moiry, les faces sud de Bendolla et les pentes de la rive droite de la vallée du Rhône. Rappelons que ces masses peuvent lâcher à tout moment et qu’il faut éviter de passer en aval.

Plus techniquement, il a fait trop chaud comme désormais de coutume, le bulletin climatologique de MétéoSuisse parle de 1.6° au-dessus de la norme pour l’ensemble du pays. Le manteau neigeux est resté très stable, quasi bétonné par la couche médiane rincée par les pluies jusqu’à 3000m puis regelée en profondeur. Quelques corniches ont provoqué des avalanches profondes en face nord, ailleurs seules les couches fraîches ont bougé suite aux précipitations. On déplore peu de victimes d’avalanches ce début de saison alors que la montagne est très fréquentée. Sous 2400m on trouve un mélange de vieille neige poudreuse, de neige cartonnée par les vents, et de zones croûtées par le soleil ou les anciennes pluies. En dessus la neige se métamorphose doucement, mais sûrement. On enfonçait de 10cm à peine près de mon carré de neige le 20, mais en fin de mois le pied traversait presque toute la couche. Si la neige revient en masse, le substrat sera fragile et varié, les pièges nombreux.

J’aime m’amuser à compiler les données pour en tirer quelques sentences « historiques », j’ai pris ici les feuilles des dix derniers mois de janvier pour comparer les couches moyennes à Zinal et Sorebois, ainsi que les températures moyennes à 8h à Zinal et à la Corne. Le cumul moyen de neige est de 130cm pour 119cm cette année, la couche moyenne à Zinal de 34cm contre 37cm ce janvier, celle de Sorebois de 121cm en 2024 pour une moyenne de 86cm. Les températures moyennes au matin furent de -8.5 pour -6.6 cette année à la Corne, et de -2.8 à Zinal pour une moyenne de -4.5. Retrouvez les données de ces tableaux sur la feuille de calcul certainement plus claire que mes phrases superflues.

Pour résumer enneigement dans la moyenne, janvier 2018 a fait bondir ces chiffres mais reste plus qu’exceptionnel, des températures beaucoup trop hautes surtout en fin de mois. Couche de neige très stable mais en lente métamorphose, avec beaucoup de situations différentes en surface. Il n’y a quasi plus eu de précipitations depuis le 20, le tassement reste faible malgré les hautes températures. Remarquez sur le graphique du mois la platitude des lignes qui résument la feuille de calcul janvier 2024, à l’image de ce mois un peu raplapla.

Décembre 2023

Dans la continuité de novembre, le ciel de la première quinzaine de décembre nous a apporté des perturbations actives riches en précipitations avec de belles variations de températures. Le week-end des 2 et 3 fut parfait pour le ski au-dessus de 2200m, avec une cinquantaine de cm de fraîche gardée poudreuse par une nette baisse des températures à la fin d’un épisode neigeux. Je donnais un 10/10 aux conditions le dimanche 3, comme je profite du ski toute la saison, je suis difficile.

Anniviers le 3 décembre 2023 à 8h, neige jusqu’en plaine, ciel dégagé, conditions de ski parfaites.

S’en suivit une période plus mitigée mais dominée par le soleil et des températures de saison, Zinal organisait des courses sous un ciel capricieux, nous avons eu du mitigé très esthétique, puis un magnifique ciel bleu pour la Saint-Nicolas. Commencer la saison dans ces conditions d’enneigement est un régal, nous préparons les pistes, mettons en place balisage et matériel de protection sereinement pour garantir les vacances de Noël, ça laisse aussi le temps de former correctement le nouveau personnel avant le rush.

L’épisode suivant laissera de nombreuses traces en Anniviers, un courant d’ouest à nord-ouest anormalement doux et riche en précipitations s’est mis en place le 9 pour une bonne semaine. La sonde de la Corne enregistra ce soir-là une rafale à 115 km/h NO à 22h30, toujours au sommet du podium des vents à l’heure où je rédige cet article. Les précipitations parfois abondantes sous forme de pluie jusqu’à 2300m ont lessivé les villages, épargnant heureusement l’essentiel du domaine skiable. En vallée, les pluies et la neige fondante détrempèrent le terrain provoquant de nombreux dégâts sur les routes et dans les forêts. Partout dans le canton les états majors de crise se rongeaient les doigts. Nombreuses fermetures de routes, éboulements, avalanches mouillées jusqu’en vallée mais au final rien de trop grave. J’ai tout de même mesuré 116cm de cumul à 2400m en 7 jours, la couche s’est stabilisée à 130cm à 2400m alors que les successions de pluies et de neige ont maintenu le 35cm qu’on trouvait avant l’évènement à Zinal. Le 12 au matin, je purgeais la combe de Tsirouc avec une seule bombe. Dans la plupart des pentes seule la neige fraîche s’est déclenchée, le pack en place depuis novembre au-dessus de 2500m, délavé, gelé et bien tassé, est resté en place. J’ai peu d’images de la période, la lumière n’était pas bonne et le boulot prenant. Le 15 au matin, sous un ciel d’azur appelé à durer, nous préparions le domaine pour le deuxième week-end noté 10/10 de la saison. Un régal au-dessus de 2400m, du carton dessous, un dernier saupoudrage dans un air redevenu plus frais le 14 blanchit toute la vallée.

Le 15 décembre 2023 à 13h depuis la cabine de liaison, les pluies ont laissé de profondes rigoles de ruissellement jusqu’à 2400m

Retour des perturbations le 20. Une tempêtes inutiles échappa à mon interprétation météo le 22, une rafale à 111 km/h NO au matin et ses sœurs nous firent perdre du matériel juste avant les vacances, quasi sans apport de neige mesurable. Le brassage de la couche poudreuse en surface péjora la qualité du ski, mais le grand minage du 23 démontra une bonne stabilité de l’ensemble confirmée par un rabaissement au degré 2 par le SLF le 24 au matin. Comme souvent depuis l’installation des Gazex, l’avalanche de la Lée fit seule le spectacle. Les images sont médiocres, je les diffuses ci-dessous pour la science.

Le 25 décembre était un lundi, le gros des touristes est arrivé le 26 pour des vacances enneigées, ensoleillées aux températures douces. La station a cartonné sans fausse note, toutes les pistes et infrastructures étaient au top sauf le retour à Zinal, décidemment difficile à préparer avec les températures de notre époque. Notons par honnêteté des pistes trop dures entre 2000 et 2400m. Le rapport climatologique de MétéoSuisse décrit un mois avec beaucoup de précipitations, aux températures au-dessus de la norme, l’épisode particulier entre le 9 et le 15 est décrit dans une série d’articles de leur l’excellent blog. Le tableau ci-dessous résume les données de ma feuille de calcul décembre 2023. Les 166cm de décembre ajoutés aux 139 de novembre portent déjà le cumul au-delà des trois mètres, cette saison bien entamée s’annonce pour le moins amusante.

Je n’ai pas eu le loisir de réaliser de véritable profil, mais pour décrire la situation en partant du sol on doit comprendre qu’il est exceptionnellement chaud et humide. Les sources et torrents ne sont pas gelés et sont biens marqués dans le terrain, les endroits sujets aux reptations et glissements sont garnis de gueules de baleines dont beaucoup sont arrivées en rupture. Heureusement Zinal est bien épargné par ce phénomène. Sur ce sol humide on trouve une couche bizarre assez faible, surmontée jusqu’à 3000m par une grosse strate héritée de novembre, très tassée et dure, mouillée puis regelée. Cette couche compacte stabilise l’ensemble du manteau dès 2400m, elle supporte bien les nouveaux apports poudreux agréables à skier. Plus bas, peu de neige bien figée par les nuits découvertes de la fin du mois. Peu de risques d’avalanches en moyenne montagne pour le moment.

Lien vers la feuille de calcul décembre 2023

Novembre 2023

Début de saison en fanfare, novembre s’est montré particulièrement dynamique. 134,6mm de précipitions liquides à Mottec, 139cm de neige tombée à 2500m, jusqu’à -17.2° de froid le 25 et deux rafales à plus de 100km/h dont la plus belle à 113km/h NO 302° le 17. Le SLF publiait déjà un bulletin national le 1er, les 13 et 14 furent placés en degré 4 fort, je compte 13 jours en degré 3 et 15 en degré 2. Du lourd pour commencer l’hiver, avec une couche moyenne de 32cm à 2500m alors que le blanc tapis s’installa solidement en station le 25 après plusieurs tentatives. Le plus marquant, même si le phénomène devient habituel, concerne les fortes variations de températures au gré des fronts, ce que résume le graphique ci-dessous établi par la station de la Corne de Sorebois.

La première série de perturbations laissa la vallée blanche dès 1200m le 6, avec des températures propices à la production de neige de culture dès 2000m. J’ai réalisé une photosphère au-dessus de Sorebois le 8 à midi. Le très complexe système d’enneigement a ensuite fonctionné sans heurts majeurs, les premières équipes s’entraînaient sur la piste de la Corne le samedi 11. La soirée restera mémorable, des lumières vertes dansaient en fond de vallée et je me demandais si les Zermattois fêtaient l’annulation de leur course de coupe du monde avec un gigantesque show laser. J’ai échoué à immortaliser correctement le phénomène, c’étaient bien des aurores boréales qui dansaient sur le Roc de la Vache, moi qui rêvait d’un voyage pour les observer j’en voyais dans mon paysage préféré. Il faut noter que le soleil est très actifs, avec de nombreuses taches qui témoignent de grosses éruptions, les médias regorgent de photos d’aurores plus si boréales que ça. C’est le premier témoignage du phénomène dans la région à ma connaissance, n’hésitez pas à me contredire si je fais erreur.

Une perturbation carabinée toucha le pays le 12, les précipitations atteignirent un paroxysme le 14 dans un air malheureusement tiède. Il plut dans un premier temps jusqu’à 2600m, de nombreuses coulées de neige mouillée parcoururent les pentes abruptes avec une ligne de déclenchement claire à 2600m. En fin d’épisode, les pluie lessivèrent toute neige en station et atteignirent 3200m en montagne. En trois jours, la couche s’est tassée de 42 à 30cm à 2500m, notre strate de base est depuis très mouillée et posée sur un sol chaud, qui ne gèlera pas de la saison. L’abondance de précipitations a également boosté les sources, torrents et marécages qui saperont notre blanc manteau tout l’hiver. L’image radar du 14 novembre à 19h30 montre combien nous aurions profité de températures plus basses, il est tombé 60mm de pluie du 12 au 14…

Le 13 à midi, une éclaircie montre clairement la limite des pluies et du déclenchement des coulées sur les Gardes à Bordon.

Un nouveau redoux très marqué poussa le mercure jusqu’à 4.6° à 2900m le 23 à 15h30, ça fait quelques années que je me dis qu’un registre des records de chaleur serait plus spectaculaire que celui du froid. C’est deux jours plus tard que je notais un -17.2° à la Corne, contraste impressionnant qui constitua une coûte ferme sur la neige humide. Nous avons ouvert au public les 18 et 19 puis tous les week-ends, les trois derniers jours frais et neigeux poussèrent la couche à 57cm pour un total de 139cm de cumul qui aurait pu atteindre les deux mètres si la pluie n’avait pas faussé le jeu. Retrouvez dans la graphique ci-dessous le résumé du mois, et la feuille des données au bout du lien.

Lien vers la feuille des données novembre 2023

Pour résumer, un hiver bien engagé avec une soixantaine de cm à Sorebois et une trentaine à Zinal. Le terrain n’est pas gelé voire chaud, avec 30cm de neige humide surmontés d’une croûte, sur laquelle repose une poudreuse très agréable à skier. Le tout est bien collé à la montagne, cette base ne bougera qu’après transformation constructive ce qui prendra un peu de temps. Sur les zones pentues d’est à l’ouest en passant par le sud, des reptations embêteront toute la saison. Sur le sujet, une personne m’a demandé si les gueules de baleines, ces ouvertures dans le manteau neigeux en reptation, éliminaient le danger en aval. Pire qu’un mythe, c’est un dangereux mensonge, je photographie souvent des gueules de baleines qui finissent par lâcher. Le bulletin climatologique de MétéoSuisse pour novembre 2023 décrit un mois très arrosé, on trouve aussi un bilan de l’épisode du 12 au 15 sur le blog de l’institution. Sur le terrain, nous sommes très contents de ce début de saison qui facilite la préparation initiale des pistes et promet un hiver glissant.

Hiver 2024 – Situation initiale

Ensoleillé et très chaud jusqu’au 20, octobre s’est rattrapé en fin de mois avec de la neige à 2600m le 22 suivi d’une huitaine arrosée. Le terrain très chaud n’a pas suffit à fondre ces premières neiges au-dessus de 2800m, la limite fluctuait plus bas. Une perturbation carabinée était attendue le 2 novembre, je profitais d’un éclaircie le 1er avant la messe pour prendre les traditionnelles images du domaine en début d’hiver. Clairsemée jusqu’à 2600m, une couche de 10 à 20cm s’impose dans toutes les expositions en amont, la montagne est lisse, les canons à neige posent de premières taches sur les futures pistes. La perturbation attendue fait grand bruit en Bretagne où j’ai passé ces dix derniers jours, on la nommée tempête « Ciaran » avec des vents à plus de 150 km/h et de nombreux dégâts. Nous sommes en marge, un courant de foehn s’est établi le 1er et les températures sont remontées, à l’arrivée du premier front le 2 la neige en place était fondante jusqu’à 2900m. Je montais à Sorebois placer mes instruments, on trouvait 10cm à 2500m, une vingtaine à l’Espace Weisshorn. Depuis plusieurs jours, un bulletin national place la région en degré 2 dès 2800m, c’est justifié du moins dans les couloirs nord où on parvient à déclencher de petites plaques symboliques. Le contraste entre la vallée en couleurs d’automne et la montagne est saisissant.

Sorebois depuis Lyrec le 1er novembre à 10h.

Je rédige cette 16ème situation initiale le 3, le premier front est passé laissant 11cm de neige fraîche à 2500m. Les températures chutent dans des proportions raisonnable, -1° au petit matin à Zinal, -10° à la Corne de Sorebois. L’usine à neige peut donner son plein rendement, les vents on bifurqué nord-ouest ce qui laisse la neige de culture sur les pistes. Une nouvelle perturbation devrait animer le week-end mais rien de bien folichon. Les températures devraient rester fraîches et nous pourrons certainement étaler les premiers tas en fin de semaine prochaine, si rien ne casse au pays des pompes et tuyaux. Notons que la montagne n’a plus été aussi blanche début novembre depuis la situation initiale de 2018.

J’ai photographié un sorbier pendant douze ans début novembre pour chercher d’éventuelles corrélations entre la production de sorbes et l’enneigement. J’en ai conclu qu’un printemps doux permettait une grande fructification chez le sorbier, cette année les arbres sont vides. Ils contrastent avec les épicéas qui ont beaucoup fructifié, ce que nous pouvions aussi imaginer ce printemps au nombre de fleurs qui donnaient un aspect rougeâtre aux forêts. Les mélèze ont également bien fructifié, mais sans que je puisse affirmer un caractère exceptionnel.

Epicéa qui rit, sorbier qui pleure. Le Perrec, 1er novembre 2023.

Internet évolue rapidement, moi qui imaginait un archivage facile et éternel je déchante. Des liens se cassent, des miniatures se perdent, des services employés depuis longtemps cessent avec quelques mois de préavis et souvent sans alternatives. Il y a 433 articles sur mon blog, je pense sérieusement à les imprimer pour garantir leur sauvegarde, un comble. Cette été le gazouillis de Twitter est devenu X, j’aimais bien l’oiseau bleu et m’en servais pour publier les éphémérides du vallon de Zinal tous les matins, un autre compte annonçait le bulletin d’avalanches avec, si nécessaires, les corrections locales. Ces publications s’affichaient sur toutes mes principales pages web, on les consultait sans être connectés, ce qu’X ne permet plus par une fantaisie de son nouveau patron. Il va falloir s’adapter, je cherche un nouveau moyen de partager sans restriction les infos météo du matin, mais je continue sur X en attendant une solution satisfaisante. l’album public Hiver 2024 est déjà en ligne, je le nourrirai tout l’hiver comme ce blog, dans la mesure où mes activités professionnelles le permettent. Il y aura des changements techniques sur la forme, sur le fond les lieux et méthodes des mesures restent inchangés, j’avais résumé sur cet article.

Un univers s’ouvre chaque début d’hiver, aurons-nous du froid, des tempêtes, beaucoup de neige ? Une chose paraît sûre, les clients viendront nombreux; on annonce déjà un bon taux d’occupation et nous inaugurons un nouveau joyau touristique, l’Espace Weisshorn. L’objet est beau, magnifiquement placé, atteignable par deux installations des plus modernes, fruit d’une longue préparation dans la stratégie globale de développement de la station. J’aime le design épuré, synonyme d’efficacité pour les bâtisses exposées aux conditions extrêmes. Je suis surpris par l’orientation « haut de gamme » de restaurant, n’est-ce pas le magic-pass et un retour du ski pour tous qui ont sauvé nos stations ? Je ne pense pas que mes ancêtres bergers faisaient la différence entre la vache d’un riche ou celle d’un pauvre. Tant qu’elle reste dans son parc.

Webcam Zinal vieux village
Anniviers depuis Crans-Montana

Lune et soleil en direct

Le soleil en direct
Carte des stations météo du vallon de Zinal

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Manu Zufferey

Manu Zufferey

Conteur, patrouilleur, sauveteur, randonneur, blogueur, écologiste de la première heure.

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