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Histoire du peuplement humain de la vallée d’Anniviers
Comme l’atteste le site du Petit-Chasseur à Sion, une civilisation complexe occupe la haute vallée du Rhône dès 3000 avant J.-C.
Dès 1600 avant J.-C., une peuplade apparentée aux Ligures du nord de l’Italie occupe les montagnes valaisannes. Les mythes parlent d’une parenté entre les Anniviards de souche et les habitants de la vallée d’Aoste.
Peu de preuves archéologiques sont découvertes, mais les pierres à cupules sont nombreuses dans la vallée, citons la Pierre-aux Fées au bord de la Navizence à Vissoie, la Pierre des sauvages et six autres à St-Luc, onze à Ayer, neuf Grimentz et huit à St-Jean. Au total, 36 pierres à cupules ont été inventoriées dans le val d’Anniviers. Si on spécule sur leur utilité, elles prouvent le peuplement ancien de la vallée.
Les découvertes archéologiques faites à St-Luc, lors de l’agrandissement de l’hôtel Bella-Tola, en 1887, construit en 1883, apportèrent des preuves aux connaissances déjà acquises.
Quelques exemples : – un bloc erratique de trois mètres de surface, couvert de cupules
– plusieurs tombeaux cubiques, d’un mètre de côté, en dalles
– des bracelets en bronze du VIème siècle avant J.-C.
– divers objets (haches) datant de l’âge du bronze
– des pièces de monnaie romaine
Les Celtes firent leur apparition en Valais au Vème ou VIème siècle avant J.-C. Le peuple celtique des Sédunes occupait le Valais de la Morge à l’ouest jusqu’à l’Illgraben à l’est. Leur oppidum est l’actuelle Sion, peut-être appelée Drousomagos selon certains recoupements.
En 58 avant J.-C., Jules César envoie son lieutenant Sergius Galba occuper le Valais, il échoue. C’est certainement le futur empereur Tibère qui soumet le pays et l’incorpore à l’empire en -15.
En 377, un préteur romain installé à Sion était chrétien
Puis il y eut l’invasion des Burgondes vers 450, chrétiens mais ariens, ils ne reconnaissaient pas la divinité de Jésus. Leur roi Sigismond abandonna cette doctrine et se convertit lors de la conquête par les Francs vers 550.
Les Francs étendent leur influence sur le pays vers 550
En 999, Rodolphe III, roi de Bourgogne, éleva l’évêque de Sion Hugue et ses successeurs à la dignité de préfet du Valais. L’évêque devint dès lors, en quelque sorte, propriétaire du Valais.
En 1052, un acte de donation du val d’Anniviers au chapitre de la cathédrale par Aymon 1er, évêque de Sion, fait entrer la vallée dans l’histoire écrite.
Anniviers vit sa chapelle St-Jacques desservie par un prêtre lors des évenènements et finit par avoir un chapelain attitré.
Le plus ancien document concernant l’église de Vissoie remonte à 1120. Il figure dans le nécrologue du diocèse en relation avec le décès de l’évêque Boson. En 1231, il est question d’une paroisse et d’une église Ste-Euphémie à Vissoie desservie par un prêtre nommé Jacques. L’église fut bâtie en annexe de la chapelle St-Jacques. Le plus ancien parchemin conservé aux archives de la vallée à Vissoie n’est pas daté, mais le prêtre Jacques, cité comme témoin, était toujours vivant vers 1240.
A partir du XIIIème siècle, par des actes de ventes, il est établi que les anniviards possédaient des terrains en plaine et se rendaient fréquemment à Sierre par un chemin muletier. Chaque communauté s’acquittait de l’entretient d’un tronçon de ce chemin difficile.
C’est du XIIIème au XVème siècle que l’on parle des seigneurs d’Anniviers dont un fut croisé: Jacques II d’Anniviers. Ceux-ci étaient des Anniviards libres et riches, anoblis par leurs vastes possessions ou par les services rendus à la chose publique. Ils avaient le rang de chevaliers. Un des premiers dont le nom figure dans les actes fut Guillaume d’Anniviers, fils de Louis, vers 1200. Ces seigneurs géraient les biens de l’évêque en Anniviers dont les possession, quoique considérables, ne comprenait pas la vallée entière et laissait place à d’autres maîtres de sol comme, par exemple, les comtes de Savoie. Elle ne s’étendait pas même à toute la citadelle sur la colline de Vissoie. Ainsi, pour bien marquer son pouvoir dominant, l’évêque fit construire au milieu du village une cour neuve : la Tour, où séjournait sont intendant, le major; là, au moins, il régnait seul, tandis qu’au château voisin, il devait laisser une partie des maisons contigües à la famille d’Anniviers qui “prêtait hommage à Guillaume de la Tour, homme lige également du comte de Savoie”. Les seigneurs d’Anniviers étaient aussi liés à ceux de Granges et de Lenzbourg. Après la mort de Jacques II d’Anniviers, en l’absence de descendant mâle, sa succession passa en 1380 à Pierre de Rarogne qui avait épousé Béatrice, fille de Jacques II.
En 1467 mourrait à Sion Hildebrand de Rarogne, dernier seigneur d’Anniviers. Son fief revenait de plein droit à l’évêque de Sion. Aussitôt, Walter Supersaxo se rendit à Vissoie avec son bailli et une suite pour faire savoir aux habitants son intentionde venir occuper la propriété de sa mense (revenus affectés à la table d’un évêque) en Anniviers. Il exigea du châtelain Petermann de Rarogne de lui remettre les possessions des tours, maisons, greniers et étables avec leurs appartenances et il exigeait, de toutes les personnes présentes de la communauté d’Anniviers, serment de fidélité. Un murmure approbateur parcourut la foule. Les hommes voulaient se montrer obéissants à leur chef légitime. Quelques uns parlèrent de liberté à conserver, l’évêque répondit favorablement et donna aux Anniviards les franchises qui leur tenaient à coeur. L’assemblée ordonna au châtelain d’obtemperer aux ordres du prélat.
Les commune du Valais épiscopal sont alors regroupées en Dizains, Anniviers forme le tiers du Dizain de Sierre, la Noble contrée complétant le trio. En 1634, les Dizains obtiennent de l’évêque, malgré lui, le pouvoir temporel sur le Valais qui devient la République des 7 Dizains.
A cette époque, la vallée était divisée en quatre Quartiers. Celuis de louc, d’Ayer, de Grimentz et celui de Vissoie. Des châtelains et vice-châtelains choisis dans la population administrèrent Anniviers au nom de l’évêque de Sion jusqu’à la fin de l’ancien régime en 1798. La révolution française atteignit Anniviers qui y résista avec les Haut-Valaisans. Après la défaite, les villages fusionnèrent car la nouvelle administration exigeait des communes de 100 votants, et chaque commune devait fournir des hommes et s’acquitter de frais de campagne. Le quartier de Vissoie demanda sa dissolution qui lui fut accordée le 10 novembre 1798.
Le Bas-Valais sujet du haut s’allia aux Français pendant la révolution. Les Patriotes tentèrent de sauver leur indépendance lors de la bataille de Finges en 1799. Après la défaite, le Haut-Valais, Sierre et Anniviers furent mis à sac par leurs libérateurs et incorporés à la République Hélvétique. Le système féodal s’achevait et avec lui l’ancienne organisation de la Vallée. Le Valais fut même incorporé à la France dans un éphémère département du Simplon de 1810 à 1813, Napoléon voulant assurer son emprise sur les cols des Alpes. Vissoie devint mairie de l’éphémère département du Simplon et centralisait l’administration de tous les villages de la allée sauf Louc et Chandolin qui constituaient une mairie à part. La séparation arbitraire des pouvoirs dans la vallée au mépris des alliances traditionnelles plongea le pays dans une longue tourmente. Après la victoire de Leipzig, les Autrichiens pénètrent en Valais et chassent les Français avec l’aide des Patriotes qui retrouvent leur indépendance. Anniviers mettra un siècle pour retrouver une harmonie entre les communautés, les grandes communes d’Ayer et Grimentz se déchirèrent pour le contrôle du village de Vissoie, passage obligé au centre de la vallée.
D’un point de vue religieux, la paroisse d’Anniviers s’étendait à tous les villages jusqu’en 1804, date où la mairie de Louc construisit sa propre église qui eut son propre curé. La paroisse fut reconnue en 1806 malgré l’opposition des autres communautés.
En 1810, le Valais devint très momentanément français,
En 1814, Anniviers comptait cinq communes : Ayer, Grimentz, Vissoie, St-Jean, Louc et Chandolin.
Le 10 mars 1817, à 6h du matin, une avalanche de neige mouillée ravage Mayoux, tuant 4 personnes, emportant 60 bâtiments et, selon une estimation de l’époque, un million d’arbres.
En 1820, Vissoie se détache de Grimentz selon une demande formulée en 1817. Anniviers comte 6 communes.
En 1824, après un long procès, la commune de Vissoie doit remettre pour moitié aux communes d’Ayer et de Grimentz sa juridiction. C’est, toutes proportions gardées, une petite guerre civile entre les deux villages.
En 1826, Grimentz s’érigea en rectorat, puis en paroisse dès 1932.
En août 1834 Une poche d’eau du glacier de Zinal se rompt causant une grande inondation dans le fond de la vallée. Les moulins d’Ayer et une cinquante d’étables le long de la Navizence sont détruits.
Un incendie détruit le village de Mission et tue 2 personnes en 1838.
Deux incendies rapprochés, en 1845 et 1858, incitent les lucquérands à reconstruire leur village en pierre. Le premier, parti de la forge un 10 janvier, brûla 305 toits et mit à la rue 136 des 148 familles du village; plus de toit, plus de nourriture, plus de semences.
De 1849 à 1871, un premier dépôt postal est installé à Vissoie. Le postier de Louc rebaptise son village Saint-Luc avec l’approbation de ses concitoyens et de l’administration. 1876 Introduction du télégraphe en Anniviers, le central se trouve à Vissoie.
1855 Description du Val d’Anniviers dans la Revue Suisse.
En 1863, la première route carrossable atteint Vissoie.
Le 21 septembre 1880, un incendie ravage un quartier de Vissoie, détruisant quatre maisons d’habitation et 35 dépendances ainsi que la Tour en bois (ballios) sont détruits.
En 1884 Chandolin fonde sa paroisse indépendante.
En 1898, la route atteint Mayoux, St-Jean et Pinsec en 1901 puis Grimentz en 1905. Sur la rive droite, Ayer est desservi en 1912, Zinal en 1957, Louc devenu St-Luc par la fantaisie d’un postier en 1931 et enfin Chandolin en 1960.
Le train arrive à Sierre en 1868.
Le télégraphe et le téléphone sont introduits en Anniviers respectivement en 1876 et 1899, le central pour la vallée est logiquement installé à Vissoie. La première centrale électrique est installée au bord de la Navizence en 1903
En 1904, après un nouveau long et pénible procès, Vissoie retrouve sa liberté communale, Anniviers compte à nouveau six communes
En 1924, un médecin assure une permanence à Vissoie.
En 1920 Ayer eut son rectorat, en 1930 sa paroisse.
25 janvier 1946 à18 h 32 Grand tremblement de terre en Valais, épicentre région de Sierre, magnitude 6,1 sur l’échelle de Richter. L’église de Vissoie subit de gros dégâts et devra être fermée durant un an et demi.
En 1954 débutent les travaux de construction du barrage de Moiry qui s’achèvent 1958. Les centrales hydroélectriques sont mises en service en 1958 à Vissoie et 1959 à Mottec.
5 mai 1955 Explosion et incendie à St Jean. Un mort et trois blessés graves, gros dégâts matériel. Plusieurs bâtiments détruits par l’incendie qui s’en suivit.
Le 20 janvier 1967, Zinal inaugure son téléphérique et entre dans l’ère du tourisme hivernal de masse.
Les 12 et 14 mai 1999, le torrent des Marais à Grimentz déborde, provoquant de gros dégâts matériels dans le village.
Le référendum du 26.11.2006 scelle par 69% de oui la fusion des six anciennes communes en une grande commune d’Anniviers. Un nouveau conseil communal présidé par S. Epiney est élu le 13.10.2008. Une nouvelle page de l’histoire s’ouvre le 01.01.2009.
En septembre 2012, les sociétés de remontées mécaniques de Grimentz et Zinal fusionnent. Le téléphérique de liaison est inauguré le 26 janvier 2014.
le 2 juillet 2018, un orage localisé en fond de vallée provoque une crue extraordinaire de la Navizence. Les ponts sont emportés, le terrain de foot de Mission détruit. Les dégâts sont estimés à 80 millions de CHF.
Texte original, en mutation au gré des découvertes.
Par Manu