Ensoleillé et très chaud jusqu’au 20, octobre s’est rattrapé en fin de mois avec de la neige à 2600m le 22 suivi d’une huitaine arrosée. Le terrain très chaud n’a pas suffit à fondre ces premières neiges au-dessus de 2800m, la limite fluctuait plus bas. Une perturbation carabinée était attendue le 2 novembre, je profitais d’un éclaircie le 1er avant la messe pour prendre les traditionnelles images du domaine en début d’hiver. Clairsemée jusqu’à 2600m, une couche de 10 à 20cm s’impose dans toutes les expositions en amont, la montagne est lisse, les canons à neige posent de premières taches sur les futures pistes. La perturbation attendue fait grand bruit en Bretagne où j’ai passé ces dix derniers jours, on la nommée tempête “Ciaran” avec des vents à plus de 150 km/h et de nombreux dégâts. Nous sommes en marge, un courant de foehn s’est établi le 1er et les températures sont remontées, à l’arrivée du premier front le 2 la neige en place était fondante jusqu’à 2900m. Je montais à Sorebois placer mes instruments, on trouvait 10cm à 2500m, une vingtaine à l’Espace Weisshorn. Depuis plusieurs jours, un bulletin national place la région en degré 2 dès 2800m, c’est justifié du moins dans les couloirs nord où on parvient à déclencher de petites plaques symboliques. Le contraste entre la vallée en couleurs d’automne et la montagne est saisissant.

Je rédige cette 16ème situation initiale le 3, le premier front est passé laissant 11cm de neige fraîche à 2500m. Les températures chutent dans des proportions raisonnable, -1° au petit matin à Zinal, -10° à la Corne de Sorebois. L’usine à neige peut donner son plein rendement, les vents on bifurqué nord-ouest ce qui laisse la neige de culture sur les pistes. Une nouvelle perturbation devrait animer le week-end mais rien de bien folichon. Les températures devraient rester fraîches et nous pourrons certainement étaler les premiers tas en fin de semaine prochaine, si rien ne casse au pays des pompes et tuyaux. Notons que la montagne n’a plus été aussi blanche début novembre depuis la situation initiale de 2018.


J’ai photographié un sorbier pendant douze ans début novembre pour chercher d’éventuelles corrélations entre la production de sorbes et l’enneigement. J’en ai conclu qu’un printemps doux permettait une grande fructification chez le sorbier, cette année les arbres sont vides. Ils contrastent avec les épicéas qui ont beaucoup fructifié, ce que nous pouvions aussi imaginer ce printemps au nombre de fleurs qui donnaient un aspect rougeâtre aux forêts. Les mélèze ont également bien fructifié, mais sans que je puisse affirmer un caractère exceptionnel.

Internet évolue rapidement, moi qui imaginait un archivage facile et éternel je déchante. Des liens se cassent, des miniatures se perdent, des services employés depuis longtemps cessent avec quelques mois de préavis et souvent sans alternatives. Il y a 433 articles sur mon blog, je pense sérieusement à les imprimer pour garantir leur sauvegarde, un comble. Cette été le gazouillis de Twitter est devenu X, j’aimais bien l’oiseau bleu et m’en servais pour publier les éphémérides du vallon de Zinal tous les matins, un autre compte annonçait le bulletin d’avalanches avec, si nécessaires, les corrections locales. Ces publications s’affichaient sur toutes mes principales pages web, on les consultait sans être connectés, ce qu’X ne permet plus par une fantaisie de son nouveau patron. Il va falloir s’adapter, je cherche un nouveau moyen de partager sans restriction les infos météo du matin, mais je continue sur X en attendant une solution satisfaisante. l’album public Hiver 2024 est déjà en ligne, je le nourrirai tout l’hiver comme ce blog, dans la mesure où mes activités professionnelles le permettent. Il y aura des changements techniques sur la forme, sur le fond les lieux et méthodes des mesures restent inchangés, j’avais résumé sur cet article.
Un univers s’ouvre chaque début d’hiver, aurons-nous du froid, des tempêtes, beaucoup de neige ? Une chose paraît sûre, les clients viendront nombreux; on annonce déjà un bon taux d’occupation et nous inaugurons un nouveau joyau touristique, l’Espace Weisshorn. L’objet est beau, magnifiquement placé, atteignable par deux installations des plus modernes, fruit d’une longue préparation dans la stratégie globale de développement de la station. J’aime le design épuré, synonyme d’efficacité pour les bâtisses exposées aux conditions extrêmes. Je suis surpris par l’orientation “haut de gamme” de restaurant, n’est-ce pas le magic-pass et un retour du ski pour tous qui ont sauvé nos stations ? Je ne pense pas que mes ancêtres bergers faisaient la différence entre la vache d’un riche ou celle d’un pauvre. Tant qu’elle reste dans son parc.

