
Encore une saison au stress facile à gérer pour les patrouilleurs, les principaux apports de neige sont arrivés chaque fois sur des substrats anciens faciles à déclencher ce qui, paradoxalement, facilite le travail et élimine rapidement le danger. Le 24 novembre, le SLF produisit un bulletin national qui plaçait la région en danger limité, j’ai pris note sans interpréter la manœuvre. Le premier bulletin régional selon la formule habituelle est tombé le 6 décembre avec un degré faible qui augmenta à 2 limité le 7 sans apport de neige. Ce sont 146 estimations du danger qui furent publiées jusqu’au 30 avril dont 18,5 jours en degré 1 faible, 66 en degré 2 limité, 54,5 en degré 3 marqué et 7 en degré 4 fort. 9 jours étaient placés en degré 1 le matin puis 2 suite au réchauffement diurne, du 14 au 22 février. Il n’y a que le 19 avril qui vécut une augmentation du 2ème au 3ème degré de danger pendant la journée. L’addition donne un taux de de stress du patrouilleur de 233, soit 100 point de moins qu’en 2022, loin du record de 395,5 établi en 2019. J’ai commencé à calculer ce barème en 2015, hiver très tranquille avec 242 point, nous avons donc vécu la saison la plus peinarde depuis plus de dix ans au moins. Cette méthode d’évaluation pas du tout officielle correspond bien à mes impressions, je la maintiendrai.
C’est un hiver tardif, pas de bulletin en novembre, et le février le moins dangereux de l’histoire récente. Ce n’est qu’après le 9 mars que le niveau s’est élevé dans notre région. Cette saison le SLF émettait des niveaux intermédiaires pour chaque degré de danger, cela se traduisait par des -, = ou + ajoutés au degré dans le bulletin d’avalanches. Je n’ai pas suivi le débat des spécialistes ni répondu à l’enquête de satisfaction de l’institution. Je n’ai pas utilisé ces intermédiaires dans mes notes quotidiennes mais les ai partagées sur les réseaux. Le concept est intéressant, affine l’interprétation du bulletin et favorise la discussion si ce n’est les disputes. Au quotidien dans les station on sort les panneaux de danger au degré 3, pas au 2+, et le domaine freeride ouvre au degré 2, pas au 3- même si certains docteurs s’en servent pour argumenter leur analyse avant d’enjamber nos filets. Quand ils ne les piétinent pas. Notons aussi qu’une progression du 3+ au 3= puis au 3- nous permet d’anticiper la régression en danger 2, ce que nous faisions assez bien au pifomètre autrefois. Mon avis est que si le SLF décide de garder l’an prochain ces niveaux intermédiaire ce n’est pas grave, et que s’il les abandonne ce n’est pas grave non plus.