Avec 5 cm de cumul de neige fraîche, une température moyenne sur la Corne à 8h de -6.5° et une nébulosité moyenne de 18%, mars sembla exceptionnellement beau, doux et sec. Les sensations et la mémoire se jouent de nous, j’ai vérifié les chiffres depuis depuis 2015, je sers la science et c’est ma joie. Il n’est tombé qu’un cm de neige en décembre 2016, notre mars est en deuxième position suivi de décembre 2015 avec 7 cm. Par contre, le 18% de nébulosité en font le mars le plus ensoleillé, les -6.5° mesurés le matin à la Corne 2900m sont moins d’un degré sous la moyenne

Des chiffres mensuels rares; le côté exceptionnel vient de la nature de la nébulosité que je note chaque matin à 8h en % du ciel occupé par des nuages. C’est subjectif, on peut comparer mes évaluations à l’historique de la webcam de la Vouarda, que j’utilise mes jour d’absence. Du 11 au 20, une remontées de sables du Sahara a troublé l’atmosphère de particules très fines et persistantes. Le phénomène arrive régulièrement, on trouve souvent dans les profils un couche de sable, parfois rougeâtre, en plus ou moins fine couche d’après qu’elle soit déposée par le vent ou accompagnant un épisode neigeux. Le sable était cette fois beige-gris et extrêmement fin, dix jours durant l’air est resté laiteux. Le 18 mars, journée charnière, pleine lune, l’air semblait plus pure à la Corne et j’envoyais le drone faire un panoramique vers 11h. Comment juger ce type de nébulosité, cette “laitosité” en pourcentage du ciel occupé par des nuages?
Ce même 18 mars dans l’après-midi l’athmosphère devint étouffante, je mesurais 4.8° à 13h à la Corne de Sorebois, des cumulus se formèrent, ils libérèrent quelques flocons en fin de journée. Le manteau n’avait pas encore mouillé en profondeur en amont de Sorebois, la couche régulière de plus d’un mètre transforma complètement. Nous avions pris quelques coups pour tester les pentes à la fermeture des pistes. Au vu des résultats su l’arête du Col nous somme retourné en station faire le plein avant de miner les pentes pourries proches des pistes et des installations. Je déclenchais une spectaculaire coulée sous la ligne du télécabine avec 2.5kg, les copains obtenaient aussi de bons résultats sur le col.

Ce fut l’unique minage du mois, nous avons dépensé trente coups de 2,5 kg pour nous ôter tout souci jusqu’en avril. On observait tussilages et crocus sur les pentes dangereuses sous 2500m. Un refroidissement stabilisa le manteau, nous avions perdu 4° le 19 au matin déjà, et 4° de moins le 22 avec -16.2 à 8h à la Corne. La neige regelée était partout stable mais le ski hors-pistes quasi impraticable. Le 21 nous démontions le matériel sur la piste de l’Aigle, irrécupérable même avec un improbable mètre de neige. Le 29 une perturbation annoncée et précédée d’un nouvel épisode sableux et doux troubla l’air, le 30 arrivèrent les premiers nuages, je mesurai 2cm le 31 au matin, ils portèrent le cumul définitif du mois à… 5 centimètres

Encore un beau mois facile à vivre, avec assez de neige pour proposer de superbes pistes et peu de soucis d’avalanches. Selon le bulletin climatologique mars 2022 il a encore fait trop beau et trop doux sur tout le pays, c’est litanique si le mot existe. Les profils publiés le 14 du mois montrent bien l’état du manteau avant le grand redoux-dégel. Il restait 90cm à 2500m pour débuter avril, 7cm en station, un peu plus sur les plats de la Lée qui bénéficient d’un effet “lac de froid” quand l’air est très stable. Trouvez les mesures illustrées sur le graphique ci-dessous sur la feuille de calcul Mars 2022.
