Ce ne sont pas les conditions météo qui font de l’hiver 2021 un millésime exceptionnel, mais bien la pandémie de covid; et le remplacement du mythique téléphérique par un télécabine de Zinal à 1700m jusqu’à la Vouarda 1000m plus haut. La nouvelle installation de base élimine l’ennui d’attendre une cabine, jusqu’à 20 minutes parfois, et la désormais intolérable promiscuité. Elle permet d’atteindre le téléphérique de liaison avec Grimentz en amont du domaine, au futur “Espace Weisshorn” qui méritera son nom quand un véritable restaurant avec WC sera construit. Ils moujatent nos dirigeants, et semblent riches… Les cabines inaugurées le jour prévu, la mécanique et les changements de flux des personnes nous ont évidemment posé quelques soucis. La faible fréquentation de cette saison nous a laissé un temps d’adaptation; à quelque chose malheur est bon.
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Sorebois et sa nouvelle télécabine le 12 mars |
L’Italie et la France ont simplement fermé les domaines, nous avons pu skier à condition de porter des masques de protection, de limiter la proximité dans les transports, d’adapter les files d’attente pour permettre la “distanciation sociale”. Si j’avais pu botter le cul des philosophes qui bassinaient le personnel de leurs considérations, plusieurs paires de godasses y seraient passées. Les mesures contre la pandémie compliquèrent également la prise en charge des blessés, beaucoup moins nombreux par les effets combinés des excellentes conditions et de la faible fréquentation. Les restaurants d’altitude n’ont pu servir qu’en take-away, pas moyen de se réchauffer à l’intérieur.
File “covid” au départ du Chiesso le 13 décembre |
Le chantier en cours empêcha d’enneiger le domaine en octobre, novembre est resté beau, sec et chaud. Comme l’accès aux pistes était difficile, nous n’avons pas trop regretté d’avoir patienté jusqu’à décembre pour recevoir les premiers skieurs. La vraie neige pointa ses flocons tardivement, puis timidement jusqu’à mi-janvier. Le ciel qui s’en fout nous envoya des lueurs d’espoir, des instants de grâce où on est contents d’avoir un appareil photo. Un coup d’oeil derrière la Corne m’offrit une auréole sur Ayer, mon village de coeur. Ce sera la photo de l’hiver, retrouvez les autres sur l’album public Hiver 2021.
Ayer depuis l’arête de la Corne le 7 décembre 2020 à 14h |
Le général hiver s’est présenté fin janvier, -19.9°, des vents jusqu’à 122 km/h et plus d’un mètre en cinq jours. Joli sans trop, nous avons ensuite pleinement profité du domaine skiable. En février nous n’étions plus les fous ouverts au mépris de la pandémie mondiale, mais la seule activité permettant de s’aérer. Au dam des catastrophistes, pas de clusters en stations, juste un nouveau mot en franglais. Le manteau neigeux s’est maintenu jusqu’au refresh (je souris) de mi mars qui rajouta 70cm au cumul et garantit la fin de saison. Il fit ensuite trop chaude fin mars, puis trop froid début avril. Cinq providentiels centimètres le 30 avril permirent au cumul saisonnier d’atteindre 501cm, ce qui est honorable bien qu’en-deçà de la moyenne. Mai qui n’entre pas dans le calcul compensera largement ce que novembre n’a pas donné.
Sorebois le 23 avril 202. Cliquez sur l’image pour l’agrandir. |