4 octobre 2020 – Après cinq semaines contrastées, nous vivons de douces journées printanières, les pentes exposées perdent leur neige jusqu’à 3000m. L’ambiance est automnale, il pleut des aiguilles de mélèze, une planète dorée aux journées trop courtes.
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Sorebois le 31 octobre 2020 à 13h30 |
MétéoSuisse proclame un
octobre frais et humide sur son blog, l’hiver a fait plusieurs incursions dans la période estivale. Le 30 août déjà, 10cm à 2600m, -4.3 à la Corne, puis du 25 au 28 septembre avec 20cm et -11.1°. Suivent en octobre une trentaine de cm répartis entre quatre épisodes frais, plus une quinzaine de journées de gel en montagne. Les pentes nord sont figées dès 2700m, le terrain gelé sur une dizaine de cm. L’épisode du 2 vit des vents du SE à plus de 115km/h, on trouve des congères de 40cm sur une moyenne de 20cm à 2800m. Neige dès 2200m, zones ensoleillées en fonte rapide jusqu’à 3000m, pentes nord en cristallisation. Peu de neige artificielle. En haute montagne c’est hivernal, on observe de petites coulées déstabilisées par le soleil. Parce qu’il fait chaud, 7.9° à la corne samedi, 6.9° lundi 2 novembre. Un rafraîchissement arrive ce mercredi.
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Températures Corne de Sorebois octobre 2020, cliquez pour agrandir |
Comme chaque début d’hiver je photographie Sorebois depuis Le Tônet, près du sentier des Arolles. Un bel itinéraire automnale décrit sur le
blog d’Images en ballade. Un couple d’aigles occupe ces contrées, ils se sont posés pour regarder deux intrus dévier du chemin. Des proies? Suffit qu’ils trébuchent…

Samain, Toussaint, Halloween, pas étonnant que les cérémonies se croisent, la période est cruciale pour la nature, l’hiver arrive, plus de marmottes. Les hommes aussi prennent le temps d’une saine réflexion, pensent à leurs défunts ou cachent leurs angoisses derrière des masques. Nous avons perdu la maîtrise de notre survie, un bûcher, un grenier et des granges pleines ne garantissent plus un hiver confortable. Nous vivons en interdépendance économique le plus souvent à flux tendu. La moindre anicroche perturbe tout, la surpopulation dépend du système. Indépendance et liberté ne sont plus que des mots, des concepts. La nature se fout du coronavirus, la morosité ne l’atteint pas, elle rit. Le soleil est au plus bas, l’hiver arrive l’écureuil est prêt, l’aigle se contentera de guetter ses erreurs.
Comme beaucoup d’indépendants et de saisonniers mon avenir immédiat est incertain, j’attends. C’est simple de relever des données pour remplir des classeurs, on ne m’en demande pas plus, les publications sur internet relèvent d’un effort gratuit. Exposer les données et décrire la problématique c’est poser l’équation. En authentique geek les outils numériques m’accompagnent dans toutes mes activités. Je pars donc pour un treizième hiver de mesures, de photos et de petits diagrammes qui ne diront pas ce qui arrive quand il neige, mais qui rappelleront sur quoi tombe la nouvelle couche.
Je garde exactement la procédure habituelle décrite l’an passé sur l’article
méthode des mesures publiées sur Twitter. Je veux publier souvent, rester plus près de l’actualité qu’en résumant les mois. Mais quand il neige je travaille plus, et ne peux interférer avec la communication des remontées mécaniques ou du service de sécurité de la commune. Si la pandémie m’offre du temps, j’améliorerai mes pages numériques. Retrouvez pour comparaison les situations initiales des douze hivers précédents, et espérons un millésime neigeux, froid et glissant.
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Les sorbiers sont gavés, la plupart des fruitiers ont bien donné. |
Je n’étais pas seul sur le chemin du Tônet, je roucoule avec Laeti, mon éternel amour. Nous traverserons la saison ensemble dans mon petit mayen en zone rouge. Avec sa présence et son regard les rigueurs de l’hiver seront plus douces, la nature et les hommes plus beaux.
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