Février fut le mois des tempêtes, mars devait être celui des giboulées pour se conformer aux dictons. Ce fut le cas la première semaine, nous avons trouvé tous les matins assez de neige fraîche pour effacer les traces de la veille, sauf le magnifique mercredi 4 entièrement voué à Phoebus. Un minage à skis suffit à sécuriser le domaine le 3, un grand minage avec peu de résultat secoua le vallon le 6. La météo est ensuite restée mitigée jusqu’au 11 quand 18cm supplémentaires nous renvoyèrent à la mine. Nous étions après ces épisodes sûrs d’une chose: nous aurions largement assez de neige pour terminer la saison quoi qu’il arrive. Ce fut le cas, je ne m’attarde pas ici sur le sujet de l’article précédent, tout s’est terminée abruptement le vendredi 13.
Le Besso fait sa pub le 4 mars à 10h |
Nous observions en début de mois dans le paysage de vastes plaques spontanées, toute la couche glissait avec des résultats parfois spectaculaires. Nous nous sommes alarmés quand des talus entiers se déchargeaient au passage de freeriders à proximité du domaine. Une couche humide surplombait directement les gobelets au contact du terrain. Si nous avons rapidement remédié au problème près des pistes, nous craignions pour les nombreux et totalement indisciplinés randonneurs. A ce niveau, on peut affirmer que le coronavirus a sauvé quelques vies.
Les pentes ouest du Val des Arpettes le 12 mars, une cassure estimée à 2 mètres. Cliquez sur l’image pour l’agrandir |
Le 7 mars à 12h30, soit le lendemain d’un minage hélico décevant, une longue corniche céda au sommet des Gardes de Bordon. De gros panaches d’aérosols envahirent les Plats de la Lée ouverts, une branche déborda sur Singlinaz et sa poussière atteint la piste suscitant quelques émotions. Nous étions interloqués, le lendemain d’un grand minage..? Sur place, nous avons constaté que ce n’étaient que de petites coulées confinées dans les couloirs bien loin du domaine skiable, mais que la poudre en surface avait provoqué de spectaculaires nuages, la vogra des anciens. Ainsi la petite coulée de la photo ci-dessous photographiée à 2200m projeta son aérosol jusqu’en vallée 400m plus bas. La neige des autres couloirs resta sur les déversoirs de la Lée.
Singlinaz au niveau de la Latta le 7 mars à 13h |
Les pentes exposées au soleil sous 2500m furent rapidement purgées à skis ou avec des explosifs, les endroits délicats sur les routes du Chiesso et de la Latta ne devaient plus poser de problème. Restait le “couloir à Georgy” dont la partie basse s’était déclenchée en janvier. Un minage réduit le danger le 11, si bien que nous n’avions plus de crainte lors du redoux du 13, la piste de l’Aigle ouverte tardivement allait le rester pour… pas bien longtemps hélas.
![]() |
La route de la Forêt le 11 mars, juste assez pour décimer un petit groupe. |
Du semi-confinement entamé le 14 à la fin du mois, le soleil domina le ciel et les nuits furent assez découvertes et fraîches pour garder un manteau stable. Quelques nuages nous visitèrent en fin de mois, les conditions pour les loisirs en montagne restèrent parfaites, un gâchis intégral. Le bulletin climatologique mars 2020 montre un mois globalement anticyclonique avec des températures, comme désormais de routine, en dessus de la norme. Retrouvez toutes les mesures de mars résumées dans le tableau ci-dessous sur la feuille de calcul mars 2020.
Cliquez pour agrandir |