30.10.2019 Quel gosse de la génération Top Gun et Supercopter n’a pas rêvé d’un jouet volant? On ne confiait pas aux enfants les avions et hélicos télécommandés, chers et délicats à piloter. Je touchais la quarantaine quand les batteries au lithium, les moteurs sans balais et la miniaturisation permirent la fabrication de drones efficaces à des prix raisonnables. La marque Dji propose depuis 2018 un modèle grand public capable de photographier en 20 mégapixels, de filmer en 4K et de tenir plus de 20 minutes en vol, le Mavic Pro 2. J’ai craqué.
Le 24 juillet à 7h30, au-dessus de la mer de brouillard |
Le drone est avant tout une caméra volante, les images sont belles et autant stables que sur trépied. On peut l’envoyer par curiosité pour simplement voir ce qui se passe, comme ce matin bouché de juillet quand je me demandais où se situait le plafond nuageux. Je suis en phase d’apprentissage, l’album public été 2019 est déjà constellé de photos aériennes, je vais essayer de faire quelques montages avec les images maladroitement filmées cet été. Je pense mieux exploiter l’énorme potentiel de cet outil l’hiver prochain. Ci-dessous un premier essai, le rendu a saccadé certains clips, j’étais un rien mystique au montage, certainement la beauté des images. Merci Mylène!
Nous avons vécu un été météorologiques facile malgré un printemps persistant. Mai s’est montré pluvieux avec quinze jours de précipitations et un mercure assez frais. Le peu de neige restant en vallée fondit rapidement mais les alpages mirent du temps à verdir, un redoux permit d’alper normalement à Nava le 15 juin. La suite fut estivale avec deux épisodes caniculaires fin juin et début juillet qui mirent les médias en émoi et achevèrent la fonte des neiges de l’hiver en haute montagne. Des précipitations régulières mais modérées évitèrent les interdictions de feu et maintinrent une nature luxuriante, hélas trop tard pour permettre une fenaison abondante. J’ai par contre observé des bourgeons terminaux de 70cm sur de jeunes mélèzes, de 30cm sur les aroles et les épicéas. Les forêts que je fréquente ont profité du climat, les champignons étaient normalement abondants. La deuxième moitié du semestre fut régulièrement arrosée, l’écosystème du vallon de Zinal semble avoir vécu un été profitable pour toutes les espèces. Au final et d’après le bulletin climatologique été 2019 de MétéoSuisse, nous avons vécu le troisième été le plus chaud depuis le début des mesures. Les vendanges furent normales, les vignes familiales touchées par la grêle en août produisirent la quantité et la qualité demandée sans plus, la récolte nécessita un long tri des grappes touchées par un orage très localisé. Le camp des Moyes, Sierre-Zinal et le Grand-Raid ont profité d’une météo clémente. Pas d’orage terrible ni de catastrophe à signaler, espérons que 2018 reste exceptionnelle.
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En automne sur le sentier raquettes des Clautis |
Les rongeurs profitent du nouveau climat, les écureuils prolifèrent, j’ai piégé une quantité étonnante de souris et autres musaraignes. Les rapaces suivent la tendance, les grand corbeaux aussi semble-t-il. Je n’ai rien observé de remarquable chez la grande faune, si ce n’est une période de rut du cerf particulièrement bruyante et facile à observer dans les Gardes de Bordon. La contradiction habituelle entre la nécessité de protéger en imposant des réserves et autres zones interdites, et l’échec des chasseurs à réguler le gibier, devient exaspérante. En .pdf le bilan de la chasse haute par les services cantonaux. Je suis bientôt le dernier à ne pas l’avoir aperçu, le loup occasionna de gros dégâts, il semble que les éleveurs de moutons aient décidé d’abandonner notre vallon. Là aussi, le paradoxe entre le dépit paysan et le soutien citadin aux chiens sauvages laisse perplexe. Chaque apparition de la bête provoque l’hystérie, on se réjouit de la voir former des meutes, la “gestion du loup” coûte, pollue, et son apport dans la régulation est discutable. Qu’importe l’élevage local, nos ministres sont fiers d’avoir signé un accord commercial avec l’Amérique du sud qui produit abondance de viande à un coût écologique dont on se fout, c’est loin l’Amérique. Nous enverrons les chomeurs débroussailler les alpages pour prévenir les avalanches…
Le 31 août début du rut, quand on se fout des drones… Cliquez pour agrandir. |
Je conclus ce résumé de l’été par un aveu, j’ai taquiné mes voisins avec mon nouveau drone. Les mâles de toutes espèces sont moins craintifs, chevreuils et boucs semblent plus curieux qu’apeurés par le volatil mécanique jusqu’à une dizaine de mètres. Le cerf est inapprochable en dehors de la période du rut, j’ai alors survolé un groupe sans provoquer de réaction mais n’ai pas insisté. Les chevrettes fuient au bruit, l’approche des chèvres de chamois alerte rapidement la surveillante qui donne l’alerte à une trentaine de mètres. Les marmottes se cachent à longue distance, je n’ai pas taquiné les bouquetins. On sait que le gypaète et l’aigle tolèrent mal les intrus dans leur espace aérien, chaque décollage provoque l’hystérie des casse-noix, le corbeau s’approche, observe puis repart. J’ai également essayé de poser le drone sur des places préparées, ce qui permet une heure d’observation avant le vol de retour. Mais c’est pas bien de déranger la faune avec un drone, je le ferai plus, promis!