19.01.2017 – 22h00 Grand coup d’hiver, 51cm de cumul du 13 au 15, deux journées glaciales les 16 et 17 avec un record saisonnier à -23.3°, et beaucoup d’air. Les vents du Nord et d’Ouest, avec plusieurs pointes à plus de 100km/h répartis dans la semaine, ont sculpté le manteau à leur guise. La plupart des arêtes sont pelées, la neige est dans les pentes et au fond des combes. La règle mesurait 41cm ce jeudi à 2500m, le tassement devrait se stabiliser, le chiffre indique un moyenne correcte. Les deux points profilés dépassaient les 80cm, on trouve des accumulations de plus d’un mètre. Nous sommes en danger 3 depuis vendredi 13.
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En amont des digues de Durand |
Des minages réguliers de Sorebois dès vendredi et un grand minage par hélicoptère dimanche ont sécurisé le vallon. Les pentes abruptes ont lâché facilement provoquant de grandes avalanches sur les expositions Nord à Est. Les pentes moyennes et les combes gardent leur neige. Des deux scénarios imaginés dans l’article précédent, la nature a fait une moyenne. Le manteau de neige fraîche est cohérent, compacté par les vents, il se tasse ou glisse en grandes plaques. Les couloirs dangereux pour la station se sont déclenchés rarement naturellement, dans la plupart des cas par minage. Mais toutes les petites plaques latérales, et la montagne “naturelle” cachent des pièges, et on est directement sur les cailloux si ça part.
J’ai effectué deux profils rapides sur des pentes caractéristiques. A l’arrivée de Combe Durand, la nouvelle neige avait tassé l’ancienne, et le froid durci le tout. Il est possible que le tassement de la zone soit consécutif au minage de dimanche, un coup plus haut a fissuré une vaste plaque. Nous avons là 80cm de bonne neige stable. Notez déjà des faces planes dans tout le manteau, la transformation va bon train, neige sous les -20 tous les matins.
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Je voulais une pente Nord intacte pour le deuxième profil, j’ai choisi une petite plaque sans danger, je la pense représentative du couloir adjacent trop risqué. Ici aussi une couche étrangement dure au sol, mais de la neige plus transformée dans l’ensemble, et une grosse faiblesse à 50cm sur laquelle roulent facilement les 40 derniers cm. Le travail du vent explique la cohésion de l’ancienne neige jusqu’à 50cm. On reconnaît la nouvelle neige dès 60cm, déjà étonnamment cristallisée. La graille entre-deux doit résulter du givre formé en surface depuis novembre. Cette faiblesse est un sale piège, à considérer pour la suite.
Le bloc glissant illustre cette faiblesse dans la partie supérieure du manteau, dont nous reparlerons certainement.