Le terme bourgeois rappelle dans la francophonie l’ancien mépris des habitants des bourgs pour ceux des campagnes. Il incarne un esprit égoïste, rétrograde et capitaliste.
En Valais, dès le début du XIIIème siècle, les princes féodaux ont accordé des franchises à certaines communautés locales. L’institution bourgeoisiale est un vestige des ces premiers regroupements de personnes et de biens. La bourgeoisie est ici synonyme de solidarité, d’action sociale et d’entraide. Mais ceux qui avaient lutté pour acquérir l’indépendance politique et économique de leur région n’étaient guère enclins au partage, la révolution française à obligé ces communautés à s’ouvrir aux étrangers qui habitaient l’endroit depuis longtemps. L’entrée du Valais dans la confédération hélvétique et la création des communes municipale a permis à tous les confédérés installés dans un lieu d’y exercer les droits civiques. Les bourgeoisies ont continué d’exister en parallèle mais avec une sphère d’activités limitée.
Les Valaisans sont originaires du lieu d’où ils ont hérité, par leur père généralement, le droit de bourgeoisie. Ils reconnaissent ce droit à 18 ans lors de l’assemblée annuelle appelée “les rogations”. En Anniviers, les bourgeoisies possèdent encore une grande partie des terres, forêts et montagnes ainsi que les anciennes bâtisses liées à la vie agricole communautaire d’autrefois. Les “maisons bourgeoisiales” abritent la salle où se déroulent “les rogations” et une cave où est vinifié, stocké et partagé le fruit des vignes que la bourgeoisie possède en plaine.
La créations de la grande commune d’Anniviers en 2009 permet aux bourgeoisies historiques d’Ayer, Grimentz, St-Jean, St-Luc, Chandolin et Vissoie de confirmer leur importance pour la sauvegarde de la cohésion et des traditions des anciennes communautés.