On ne s’improvise pas reporter animalier, ma campagne d’observations dans les environs de la Tzoucdana cet été me laisse plus de leçons que de satisfactions. Assez satisfait, j’ai donc énormément appris, le résultat de l’an prochain sera bien meilleur. Premier écueil le matériel technique avec ses trop grandes possibilités et ses limitations, dont l’alimentation. Trépieds, appareils photos, caméras, télécommandes, une seule batterie mal chargée et il faut changer ses plans. Ensuite les hommes, promeneurs téméraires, voleurs de caméras, philosophes citadins pleins de bonnes intentions mais coupés des réalités. Vivant en marge de la civilisation, je témoigne que la sélection par l’homme est bien moins cruelle que la sélection naturelle, qui se veut impitoyable, faisant fi de toute souffrance, de toute pitié.
J’épargnerai à cet article mes notes sur les déplacements du gibier, et le barbare vocabulaire cynégétique, pour ne garder que des observations basiques. Dès le 10 septembre, j’entendais bramer sans parvenir à localiser le précoce. Je plaçais les caméras dans les Chétisses le dimanche 11, j’en ramène quelques photos de biches et de daguets. Une semaine plus tard les gros mâles occupaient deux places de rut, dans les secteurs i19 et et L15, les biches commençaient à se regrouper. Autour, d’autres cerfs tentaient d’approcher les places gardées par les dominants, ou bramaient en périphérie. Une grande partie de la politique s’opère de nuit, j’ai observé quelques combats mais les dominants des premiers jours ont défendu leur place et leur cheptel. Deux bêtes paraissaient bien s’entendre en J20, elles semblaient partager la place, un combat coûta finalement un bois au plus petit et il ne s’approcha plus.


Les photos prises entre 1000 et 1500 mètres de distance sont retravaillées, principalement pour la netteté. Le résultat ne s’affichera pas dans les concours. Il me satisfait compte tenu de la distance, du coût raisonnable de mon matériel, et de la certitude de ne pas interférer ni déranger. Je regrette la mésaventure de la caméra volée, qui sait les images qu’elle aurait enregistré laissée en place. Je comptais sur elle pour les sons, le brame proprement dit, qu’il serait vain de décrire par les mots. Plutôt que de longues phrases, voici les meilleures images et de brèves descriptions en légendes.
Pas de place de rut dans le quart en bas à droite du quadrillage, alors qu’il y avait du monde en i6 l’an passé. On y voyait cette année des paires de mâles, des biches avec des jeunes en petits groupes. L’activité s’est calmée après le 10 octobre, pour cesser le 15. Tout ce petit monde s’est caché, on n’observe plus que des troupeaux de chamois. Biches et cerfs restent à couvert et se nourrissent de nuit pour récupérer un maximum de forces avant l’hiver.