Enneigement et records hiver 2023
Mis à jour le 20.03.2023
Couche à Sorebois 2500m = 132 cm Couche à Zinal 1700m = 26 cm
Dernière neige : le 20.03.2023 = 09 cm
04.11.2022 = 06cm, 05.11.2022 = 08cm, 10.11.2022 = 03cm, 14.11.2022 = 10cm, 15.11.2022 = 04cm, 16.11.2022 = 03cm, 17.11.2022 = 02cm, 18.11.2022 = 18cm, 21.11.2022 = 04cm, 22.11.2022 = 08cm, 24.11.2022 = 06cm, 26.11.2022 = 02 cm, 29.11.2022 = 02cm, 30.11.2022 = 08cm, Total novembre = 82 cm
05.12.2022 = 02cm, 09.12.2022 = 02cm, 10.12.2022 = 11cm, 11.12.2022 = 06cm, 13.12.2022 = 03cm, 16.12.2022 = 07cm, 22.12.2022 = 03cm, 23.12.2022 = 23cm, 24.12.2022 = 44cm, 27.12.2022 = 09cm, 30.12.2022 = 04cm, 31.12.2022 = 04 cm, Total décembre = 118 cm
09.01.2023 = 14cm, 10.01.2023 = 18cm, 12.01.2023 = 06cm, 13.01.2023 = 02cm, 15.01.2023 = 03cm, 16.01.2023 = 05cm, 17.01.2023 = 13cm, 18.01.2023 = 06cm, 19.01.2023 = 12cm, Total janvier 79 cm
05.02.2023 = 02cm (grésil), 23.02.2023 = 07cm, 27.02.2023 = 04cm, Total février 2023 = 13 cm
08.03.2023 = 04cm, 09.03.2023 = 18cm, 10.03.2023 = 04cm, 11.03.2023 = 36cm, 12.03.2023 = 14cm, 14.03.2023 = 17cm, 15.03.2023 = 16cm, 20.03.2023 = 09cm, Total mars = 118 cm
Cumul hiver 2023 depuis le 1er novembre 2022 = 410 cm

Records de froid à la Corne de Sorebois
-21.2° le 21.01.2023 à 06h00
-19.7° le 11.12.2022 à 07h00
-16.8° le 26.02.2023 à 18h30
Records de vent à la Corne de Sorebois
106.5 km/h NW 334° le 09.01.2023 à 17h00
95.00km/h W 266° le 09.03.2023 à 00h30
73.7 km/h WNW 292° le 20.11.2022 à 22h30
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Les records 2019
Rien de très excitant au niveau des extrêmes, ce fut une saison facile à vivre malgré un janvier globalement bien frais. Les mesures sont prises à la station MétéoSuisse de la Corne de Sorebois 2890m, elles ne sont pas contestables. Certains thermomètres placés trop près du sol ou d’une paroi exposée au rayonnement nocturne ont certes affiché des chiffres inférieurs, mais la station très chère de la Corne n’est jamais descendue sous la barre des -20° cette hiver.
La nébulosité 2019
Cet hiver fut marqué par des périodes de beau temps idéalement placées. La semaine de Noël, la deuxième quinzaine de février pendant les vacances de carnaval de nos plus nombreux clients, la deuxième quinzaine de mars et beaucoup de week-ends furent beaux, les skieurs profitèrent de la neige, du soleil et du panorama exceptionnel de notre fond de vallée. Les remontées mécaniques jubilent, la citation suivante provient du Nouvelliste du 29 avril :
«Une saison record, la deuxième de suite», affirme PB, directeur des remontées mécaniques de Grimentz-Zinal. «L’année passée nous avons dépassé les 400 000 journées-skieurs pour la première fois. Cette saison nous faisons 9,5% de plus pour arriver à 449 000 et le chiffre d’affaires progresse de 12%.»
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La nébulosité est estimée à 8h du matin depuis Sorebois, en % du ciel visible occupé par des nuages. J’ai compté 76 matinées parfaites, 34 où les nuages occupaient entre 10 et 50% de la voûte céleste. Sur les 71 jours présentant une nébulosité de 55% et plus, 43 ne laissaient aucune place au bleu du ciel. La proportion était de 53/46/82 l’hiver 2018.
Le danger 2019
Sur les 181 jours observés, 34 étaient en degré 1, 84,5 en degré 2, 57,5 en degré 3. Dès la mi-février, le réchauffement diurne augmentait parfois le danger, compté alors en 1/2 journée. 18 jours affichèrent un degré évoluant à la mi-journée. les 10 et 12 décembre, 14 et 15 janvier et 15 mars furent placés en degré 4 après de fortes chutes de neige.
Avril 2019
J’avais trois jours de cours à Vercorin du 3 au 5 avril, et loupais un épisode qui emmena 43cm de neige sur une sous-couche encore dure et stable. Les collègues repartirent à la mine, la matinée ensoleillée du 5 permit l’intervention de l’hélicoptère. En rentrant, je traçais mon chemin dans 30cm de fraîche, mon champ de mesure à Zinal arborait fièrement 51cm à la règle. Si l’enneigement à 2500m fut excellent cet hiver, la couche n’a jamais atteint les 60cm en station. Le redoux rapide compactait le neige vendredi 5, les bombes des collègues ne déclenchèrent que quelques combes remplies par des vents fluctuants. La journée devait être grandiose à skier, mais la chaleur puis le regel d’une nuit fraîche gâchèrent le ski du week-end, qui fut croûteux sauf sur les pentes plein Nord au-dessus de 2600m.
Les températures remontèrent encore par la suite, et le soleil d’avril pourrit le manteau rapidement. Les soucis liés à la neige de printemps revinrent, nous devions fermer des secteurs l’après-midi et miner les pentes exposées au soleil en amont des pistes ouvertes.
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Inversion le 13 avril à 11h, ciel cristallin au-dessus de 2700m. |
Il manque, je le répète chaque année, un effort de prévention sur les dangers de la neige de printemps auprès du grand public. La neige pourrite, mouillée sur toute l’épaisseur du manteau, ne doit pas être skiée, on sort des pistes jusqu’à l’apéro puis basta. Le neige mouillée est imprévisible, une boulette provoque parfois d’énormes avalanches, nous ne pouvons pas déclencher toutes les boulettes du domaine. Seules les pentes qui mettent en danger les pistes ouvertes sont traitées. La règle est valable en haute montagne; nous observions le 18 avril deux alpinistes qui gravissaient la face Nord des pointes de Mourti à 13h, chacun allant de son commentaire sur la dangerosité de l’expédition et la folie des hommes. Vers 15h, nous retrouvions nos deux compères en vrac au fond de la pente. Il semble que le premier engagé dans la descente aie déclenché la coulée qui l’emporta jusqu’au fond. le deuxième put le rejoindre mais sa trace montre qu’il n’en menait pas large. Sans mal, quasi miraculée, la victime qui avait perdu ses skis fut évacuée en hélico. Quand je vous dis que la montagne pardonne beaucoup!
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La pointe de Mourti le 18 avril à 15h. Cliquez pour agrandir. |
Les minages les plus tendus ne sont pas les plus spectaculaires. Le samedi 20, nous partions miner les pentes en amont de Combe Durand pour espérer ouvrir l’installation les dimanche et lundi de Pâques encore bien fréquentés. En passant par l’arête, nous avons déclenché facilement les portions en amont de la route qui mène à Barthélémy. Puis il fallut s’engager dans le terrain pour déclencher la grosse face où j’avais effectué un profil le 5 février. Alors que nous étions sûrs d’obtenir un bon résultat, nous n’avons déclenché que des languettes, la neige était si visqueuse que l’ensemble ne décrochait pas. Je tenais en surface pour atteindre le dernier point de tir, plaçais 5kg de Tovex, puis m’enfonçais jusqu’au sol en fuyant la zone. Le temps est relatif, les 90 secondes des mèches passent bien plus long à l’abri derrière une arête que lorsqu’on évalue mal son chemin de fuite. La charge ne déclencha pas la pente, le chef de la sécurité jugea la zone suffisamment ébranlée pour permettre aux machines de préparer les pistes pour le lendemain.
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Minage de printemps le 20 avril à Combe Durand |
Nous avons fermé les installations le mardi 23, alors que nous restons habituellement ouverts la semaine après Pâques. Je ne commente pas cette décision de la direction, beaucoup s’en sont plaints dans les bistrots, aucun lors de l’assemblée des actionnaires. J’étais pour ma part heureux de terminer cette longue saison, je travaillais depuis le 5 novembre six jours par semaine. Le mercredi 24, une nouvelle tempête balayait la montagne vide, une rafale à 111 km/h monta sur la troisième marche du podium saisonnier. La fin du mois resta maussade et ajouta 37cm au cumul, ce qui porta le total de l’hiver à 608cm. La dernière semaine, j’ai utilisé les mesures de la sonde de Tracuit.
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Retrouvez les données du vallon de Zinal à 8h sur la feuille de calcul avril 2019 et le bulletin climatologique d’avril sur le site de MétéoSuisse.
Mars 2019
Après un réchauffement jusqu’en haute altitude fin février, nous avions sécurisé la plupart des pentes problématiques en amont des pistes. Si bien que le coup de froid début mars, gelant le manteau en profondeur, nous permit d’accueillir les nouveaux apports sur un substrat favorable. La première quinzaine du mois des giboulées, selon un dicton souvent vérifié, vit une série de perturbations d’Ouest emmener une septantaine de cm sans dépasser la quinzaine par matin. De petits minages de vérification suffirent à garder la maîtrise de la situation, malgré des vents forts avec trois pics dépassant les 100km/h. Dans la nuit du 15 mars, une mesure NW atteint les 99km/h, ce dernier épisode de la série fut le plus intéressant. Il apporta 37cm de fraîche sur un manteau devenu complexe, avec de nombreuses petites couches successives déplacées par des vents variants du SSW au NNW. La météo défavorable du 15 au matin cachait nos résultats, nous minâmes le centre du domaine mais attendions l’éclaircie prévue en fin de journée pour avoir une vision d’ensemble, et effectuer le grand minage en hélicoptère. Il fut plutôt décevant sur le secteur Zinal, plus efficace à Bendolla où les épisodes successifs d’ouest avaient gavé les nombreuses pentes exposées Est et difficiles à atteindre à skis. Encore une fois à Zinal, l’avalanche de la Lée assura le spectacle :
Le point de minage à 3150m emporte la neige d’une vaste face qui déborde ensuite dans les falaises des Gardes de Bordon, passé ce point c’est une chute quasi libre jusqu’aux plats de la Lée. Une fois les pistes de ski de fond évacuées, aucune infrastructure en aval n’exige une minage à mi-pente qui réduirait la puissance du phénomène. Cette spectaculaire avalanche est souvent déclenchée par une unique bombe. Et quel spectacle depuis la station! Ce vendredi 15 mars, le résultat allait surprendre les nombreux promeneurs du week-end, et les montagnards en chemin vers la haute montagne qui traversent ce passage obligé vers le fond du vallon.
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Avalanche de la Lée du 15 mars prise de drone par Boris |
Au lieu de s’étaler au fond des falaises, la neige glissa en longues traînées à travers la vallée, jusqu’à la rivière pour la plus imposante. Comme quelques photos parlent mieux qu’une longue description, visitez l’article de notre amis Claude sur le blog images en ballade. On voit que la neige de l’avalanche a glissé sur les plats, créant en certains endroits de véritables allées bien lisses au milieu du chaos des blocs. Ce phénomène plus que la quantité de neige permit à certains bras de la coulée de progresser loin. Je n’ai pas eu loisir d’aller tenter d’analyser le terrain, j’avais déjà observé cette curiosité 23.12.2013, quand l’avalanche de Singlinaz avait largement débordé sur la piste de ski créant aussi de longues allées et des murs lisses au milieu des blocs. Dans les deux cas, une puissante et rapide avalanche déclenchée en poudreuse rencontra plus bas de la neige lourde et mouillée sur un substrat bien tassé.
Le week-end suivant resta tendu, un minage fin samedi matin révéla de nombreuses petites plaques résiduelles une centaine de mètres sous les arêtes. Comme nous ne pouvons pas miner toutes les plaquelettes qui ne menacent pas directement les pistes, certains se sont fait peur. Encore une fois, la Montagne s’est montrée clémente.
La falaise en aval est souvent plus dangereuse que la neige |
Une situation anticyclonique persistante éclaira la fin du mois, la fraîcheur des nuits claires laissait un manteau bien stable en journée, nous libérant du gros soucis du risque d’avalanches sur le domaine skiable. Le mois se termina par une superbe journée ensoleillée, 150 personnes profitèrent du lever de soleil depuis la Corne de Sorebois le dimanche 31.
Mars 2019, cliquez pour agrandir |
La température moyenne à la Corne à 8h de -6.6° fut 2° plus élevée que l’hiver 2018, déjà trop chaud pour un mois de mars à 2900m. Avec 121cm de neige tombée ce mois, nous avons dépassé la moyenne saisonnière des 30 dernières années alors qu’il reste tout avril pour améliorer ce score. Vous pouvez consulter la feuille de calcul des mesures du vallon et le bulletin climatologique mars 2019 de MétéoSuisse au bout de ces liens.
Février 2019
25.03.2019 Février commença par quelques modestes apports, 21cm répartis sur les quatre premiers jours du mois. Juste de quoi recouvrir un substrat de vieille neige, fortement transformé par les basses températures et le ciel clément de janvier. Nous avions une couche bien régulière de plus d’un mètre au-dessus de 2500m, le profil réalisé le 5 montre la bonne cohésion du manteau sur les pentes NW à SE. Le soleil et le vent avaient dégarni les autres expositions, la couche moindre y subit une transformation plus radicale; on trouvait sous la neige fraîche de gros cristaux, parfois façonnés par le gel-dégel autour des cailloux et des taches herbeuses.
Un épisode emmena une trentaine de cm du 10 au 13. Les vents d’abord NW virèrent plein Nord le 11, avant de s’essouffler lentement. Deux rafales furent mesurées à plus de 100km/h le 10; c’est la constance plus que la puissance d’Eole qui poussa la neige dans les combes, et bas dans les pentes. Après la tempête, les plaques décorées de vaguelettes étaient faciles à repérer, les arêtes et les bosses pelées. Bien que satisfaisant et utile, le minage resta modeste. C’est pour utiliser les images plus que pour montrer la meilleure manière de tester la stabilité d’une pente que je publie cette vidéo:
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La Latta 2150m le 15 février |
Les dernières neiges alourdies et cohérentes partaient en plaques sur le substrat de gros sel. Il suffisait de trouver des zones plus fines, mouillées jusqu’au sol, pour provoquer de petites coulées qui entraînaient ensuite toute la masse en aval. Quelques jours plus tard, nous avons effectué la même opération en amont du Chiesso avec les mêmes résultats.
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Le Chiesso 2400m le 18 février |
Il fallut attendre la fin du mois pour nettoyer une pente plus vaste exposées pareillement avec une zone de déclenchement à 2800m. Résultat spectaculaire sur cette face régulièrement skiée près des pistes. Bizarrement, les dépôts de ces coulées étaient constitués de gros blocs cohérents, mais quasi secs…
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Le Col 2700m le 27 février |
Le bulletin climatologique février 2019 annonce un des cinq févriers les plus chauds depuis le début des mesures. L’article précédent relate mes observations de phénomènes habituellement printaniers, le climat ne cesse de nous surprendre. Les vacances de carnaval de nos amis genevois et vaudois furent parfaitement enneigées et ensoleillées, et la vie en montagne agréable. Le graphique résume une fin de mois parfaite, retrouvez la feuille des données au bout de ce lien. Je note une température moyenne à 8h à la Corne de -4,45°, elle était de -13.1° l’an passé.
Cliquez sur l’image pour l’agrandir. |
Le 19, une avalanche recouvrit une vaste portion de piste ouverte à Crans-Montana. Un patrouilleur en intervention de secours y perdit la vie. Le caractère inhabituel de la coulée et les circonstances du drame laissent la profession dans un profond désarrois. Je transmets toute ma sympathie à la famille et aux amis de ce collègue, victime d’une fatalité sans pitié.
Les baleines de Moiry
09.03.2019 – Depuis la Corne de Sorebois, le panorama permet d’observer les domaines skiables d’Anniviers, les hautes montagnes qui couronnent la vallée, et au Nord jusqu’au préalpes bernoises. L’observation des pentes permet une estimation de la situation avalancheuse dans toute la région.
On accède facilement au vallon de Moiry par le col de Sorebois, de nombreux skieurs traversent le barrage. La zone est sauvage, jamais minée, trois personnes y ont perdu la vie depuis 2000.
On observait déjà des “gueules de baleines” suite au redoux de Noël, ces fissures du manteau neigeux se trouvent en amont de portions du manteau en cours de glissement. Cette page du site slf explique parfaitement le phénomène, qui se produit principalement quand le terrain n’a pas gelé avant d’être recouvert de neige. Dans la pratique, ceux-qui-savent évitent de passer en aval de ces plaques susceptibles de se déclencher n’importe quand et insensibles au minage. Depuis mi-février, j’observe et photographie l’évolution de quatre zones sur la rive gauche du vallon de Moiry. Des traces humaines sillonnent la montagne en tous sens cet hiver clément, toutes les pentes sont déflorées. De nombreux skieurs s’aventurent à l’aveugle, on les voit remonter à pied quand ils s’aperçoivent qu’ils skient des lignes sans issue en amont des falaises. Les règles élémentaires sont constamment violées par des montagnards du dimanche qui jouent leurs vies à la roulette. On la dit cruelle et meurtrière, mais la Montagne pardonne 99,99% des affronts qu’on lui fait.
Avalanche en plaque entre deux zones de glissement. Cliquez pour agrandir |
Sur cette photo du 17 février, trois personnes ont skié entre deux gueules de baleines. Je n’aurais pas osé m’approcher de ces glissements actifs, c’est pourtant une plaque sèche alourdie en surface par le soleil qui croise les traces de ces téméraires. Je ne sais s’ils sont passés avant, pendant ou après le déclenchement de cette plaque qui infirme les théories.
Gueules de baleines en rive gauche du vallon de Moiry |
Le 25 février, deux nouvelles fissures plus au nord menaçaient le passage très fréquenté à la sortie ouest du barrage. Comme le déclenchement de ces coulées est indépendant de la température ambiante, une épée de Damoclès menaçait à toute heure ce passage. Au 1er rang des suicidaires, des skieurs empruntèrent l’étroit couloir menacé par le glissement à droite de l’image. Le même jour à 15h, je constatais que la zone en amont du barrage avait lâché, ensevelissant sur 20m ce passage obligé et la sortie du mur.
Avalanche de glissement le 25.2.2019 entre 11 et 15h |
Au soir, aucune disparition n’était signalée; nous aurions su où chercher. Si vous doutez de la générosité des montagnes, essayez de compter les traces des skieurs qui passèrent joyeusement, certainement en toute inconscience, sous cette masse en glissement. Des secteurs du domaine skiable sont parfois fermés pour une petite zone menacée. Ceux qui bravent les barrages jouent leurs vies à la roulette, avec un gros barillet certes, mais le drame accompli ne laisse aux survivants que d’éternels regrets.
Profil pente Est 5 février 2019
Après un janvier frais aux nombreuses nuits étoilées, je pensais trouver de gros cristaux. La couche de 140cm a modéré le gradient, la vieille neige est principalement constituées de faces planes aux grains faciles à séparer, qui forment pourtant un ensemble bien cohérent et dense. La couche au contact du sol se mélange aux pierres, elle n’est pas assez épaisse pour constituer une faiblesse. On distingue ensuite la neige de novembre sale, les apports de décembre en 3ème et 4ème strates, puis l’épisode de mi-janvier; ces couches sont tassées et se délitent en blocs friables. Vient ensuite une couche faible transformée en surface la deuxième quinzaine du mois puis les petits apports des premiers jours de février.
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Janvier 2019
12.02.2019 – L’année commença dans des conditions de rêve, neige, soleil, stations pleines, peu d’accidents. La neige poudreuse et la largeur des pistes garantirent de bonnes conditions sécuritaires sur le secteur Zinal; aucune collision conséquente malgré la fréquentation du domaine. Le danger d’avalanches est resté limité jusqu’au 9, puis Davos trouva bon de l’augmenter au niveau 3 sans que les conditions changent réellement chez nous.
L’épisode intéressant du mois vit 73cm s’ajouter du 13 au 15 dans un courant soutenu d’Ouest virant Nord en fin d’épisode. la plus belle rafale fut mesurée à 113.4 km/h 339° NNW le 14 janvier à 5h00, record du mois et deuxième mesure depuis novembre. Le gros des vents en fin d’épisode accumula la neige dans les pentes Est à Sud, ce qui changea radicalement le… sens du problème. Alors que les pentes Nord avaient mobilisé notre attention jusque-là, nous avons trouvé de belles accumulations de l’autre côté des arêtes mi-janvier.
La trace d’Eole à la Corne du 13 au 14 janvier |
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Le bulletin climatologique janvier 2019 de MétéoSuisse montre de grandes disparités dans le pays, les Grisons furent copieusement enneigés comme le bas du canton et les préalpes vaudoises. Dans le centre, nous avons vécu un janvier tranquille, sans accident d’avalanche, sans extrême climatique. L’élévation brusque de la température de surface le 11 dans le diagramme ci-dessus résulte d’une erreur, la feuille des données janvier 2019 est corrigée. Voici quelques chiffres pour comparer l’incomparable, soit les premiers mois des années 2018 et 2019 :
En janvier 2018, la température moyenne à 8h à Zinal était de -2° pour -7.2 à la Corne de Sorebois. Il est tombé 335cm de neige, la plus belle rafale à la Corne atteignit 155 km/h.
En janvier 2019, la température moyenne à 8h à Zinal était de -7,45° pour -12.2° à la Corne de Sorebois. Il est tombé 97cm de neige, la plus belle rafale à la Corne atteignit les 113 km/h.
Le redoux de Noël
On parle souvent du “redoux de Noël”, je me suis amusé à rassembler dans un tableau les températures à la Corne de Sorebois 2900m à 8h pour les mois de décembre de 2013 à 2018. Force est de constater que ces six dernières années, les températures ont subi une hausse significative du 21, solstice d’hiver, au 24 décembre. Retrouvez les données au bout de ce lien . Ma prochaine enquête dans les arcanes des relevés du vallon comparera les précipitations aux phases lunaires.
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Lune et soleil en direct
Le soleil en direct

Carte des stations météo du vallon de Zinal
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L’auteur
Manu Zufferey
Conteur, patrouilleur, sauveteur, randonneur, blogueur, écologiste de la première heure.






























Enneigement hiver 2022
Records hiver 2022
Le froid
-19.1° le 05.01.2022 à 22h00
Le vent
114.1 km/h NNW 337°