02.06.2016 Après le faux départ de novembre, la fermeture des remontées le 10 avril à clos une saison de ski inhabituellement courte à Zinal. Les températures forcèrent à fermer les retours en station fin mars déjà, mais au-dessus de 2200m la neige est restée abondante, nous n’aurions eu aucune peine à garder les pistes ouvertes jusqu’en mai.
Il a fait trop chaud les 1er et 2 avril, la couverture nuageuse empêchait le gel nocturne, le manteau s’est détrempé sur toute son épaisseur sur les versants exposés. Nous fermions des secteurs pour minage en début d’après-midi, quand le résultat ne répondait pas à nos attentes, la piste restait fermée jusqu’au lendemain. Le troisième jour, une baisse des températures et un bon regel nocturne calmait nos inquiétudes. L’épaisseur du manteau et sa stabilité augurait d’une bonne arrière-saison de peau de phoque, nous commencions à observer des traces un peu partout sur les montagnes.
La station organisait des courses FIS jeudi 7 et vendredi 8, ainsi que le combiné des championnats suisses samedi. Le brouillard joua les troubles-fête, et une douzaine de cm de fraîche nous obligeait à purger certains passages délicats samedi matin avant les courses. Pas que ces quelques cm aient beaucoup changé la situation, mais ils suffirent à protéger l’épaisseur du manteau du regel nocturne tout en augmentant la charge. Les résultats furent proportionnels, mais ce petit minage de fin de saison fut comme le dessert d’un bon repas. Un ciel grand bleu et la mer de brouillard à 2400m ravissait l’oeil, la neige et des températures fraîches permettaient du très bon ski. Le brouillard stagnait quelques mètres sous l’arrivée des courses toute la matinée, permettant un super-g parfait, il monta jusqu’à 2600m l’après-midi ce qui ne gêna pas trop le slalom dans le goulet. Quelques curiosités tout de même ces derniers jours: de larges plaques se déclenchèrent, dans le vallon de Moiry et aux Gouilles, sur des pentes que tous les spécialistes consultés auraient skié sans souci; jamais déclenchées pendant l’hiver, ces talus étaient recouverts des 120cm mesurables au plat, et je suppose affaiblis depuis le fond par les eaux de ruissellement. De véritables pièges heureusement déclenchés spontanément, dont la neige lourde n’aurait laissé aucune chance aux skieurs.
Le samedi 9 avril, le brouillard épargnait juste les dernières courses
La suite du mois sembla normale pour la saison, la neige disparut de la vallée, les grands couloirs se purgeaient l’après-midi mais nous n’observions rien d’exceptionnel. Plus de 60cm s’ajoutèrent tout de même au cumul saisonnier la deuxième moitié du mois, car en avril… Mais ceux qui en mai on fait ce qui leur plaisait, ont passé le mois tout mouillés!