24.05.2016 Voilà quelques saisons que je peine à tenir ce blog à jour, et beaucoup de billets commencent par des mots d’excuse. Cet hiver, j’ai abandonné les publications à mi-janvier, me contentant de tenir correctement les comptes Twitter et les mesures de neige. Trois raisons principales, la première est un défi personnel avec une échéance à tenir; puis viennent les interprétations de mes écrits, pour exemple ma description de l’avalanche du 13 janvier ne signifie en aucun cas que le zone est sécurisée pour le reste de la saison… Les interprétations absurdes des articles engagent-elles pas ma responsabilité? les juges, même Valaisans, semblent ignorer les impondérables de la montagne; enfin la pression du travail, les nouvelles tâches s’additionnent. Le blog est un outil fantastique, je l’alimente de partout grâce au smartphone, il garde mémoire des événements depuis 2009, les informations libellées par saison sont rapides à trouver avec le moteur de recherche, et tout un chacun peut profiter des publications pour affiner son analyse des conditions. C’est là que le bât blesse. Pour que cet hiver de découragement n’affecte pas la belle continuité des sept saisons déjà décrites, je vais résumer l’hiver 2016 mois par mois, puis résumer et conclure comme ces précédentes années.
Donc janvier déjà bien décrit jusqu’au 13, le tableau est généré depuis la feuille de calcul en ligne janvier 2016 qui recense les données du mois. Cliquez sur l’image pour agrandir:
Pas de chance, la neige est arrivée juste après les vacances de fin d’année, 176cm s’étaient rajoutés au cumul saisonnier le 15, puis des conditions anticycloniques sont revenues sur les Alpes. Le mètre tombé majoritairement en novembre avait transformé sur toutes les pentes, puis disparu des faces exposées au soleil. La neige de janvier s’est posée sur de gros cristaux anciens, la plupart des grandes déclivités se sont purgées spontanément dès les 30 premiers cm atteints, les pentes moyennes partaient sous les skis, les minages donnaient des résultats spectaculaires.
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Le 5 janvier, un minage chaud bouillant ! |
Dans les faces nord, probablement suite au lissage du terrain par les précédentes avalanches, par la chaleur émanant du sol, et par le déclenchement des plaques latérales secondaires reposant encore sur de la vieille neige, la situation restait très instable. Un minage emporta toutes les pentes Nord de Tsirouc, empêchant le damage de la liaison vers Grimentz. Après une deuxième quinzaine ensoleillée et froide, les pentes minées et skiées paraissaient stables, mais un profil réalisé au plat le 28 montrait que l’ancienne couche fortement cristallisée subsistait sur les faibles pentes, on trouvait encore 45cm de gobelets de plus de 3mm en fond de couche. Il fallut attendre le 15 février pour que cette strate s’effondre sous le poids de la nouvelle neige et que le manteau se stabilise définitivement. Le 31 janvier, 34 nouveaux cm annoncèrent un février sportif.